Le 16 mars 2020, ce sont près de 15 millions d’élèves et d’étudiants qui ont basculés brusquement dans l’enseignement à distance. Covid-19 et confinement obligent, l’Éducation Nationale et l’Enseignement Supérieur ont dû activer un plan de continuité pédagogique sans précédent. L’occasion pour le secteur de l’éducation de mettre à profit ses investissements dans les technologies numériques et l’enseignement à distance.
On ne peut que saluer la mobilisation des enseignants. En un temps record, des milliers d’écoles et d’universités se sont projetées à l’ère du numérique. Personne n’avait certainement imaginé devoir déclencher des mesures d’une telle ampleur. La continuité pédagogique s’apparente à une révolution pour les enseignants et les élèves. Dans le monde de l’entreprise, les employés en télétravail peuvent facilement reproduire un environnement de travail similaire à celui qu’ils utilisent au bureau. Il en va tout autrement pour les élèves et les étudiants. L’enseignement a adopté progressivement le numérique mais il repose essentiellement sur la présence d’un professeur face à une salle de cours. Chez lui, l’élève est seul face à son écran. Il doit faire preuve d’autonomie et pouvoir compter sur une bonne connexion internet. Comme dans d’autres domaines, l’expérience utilisateur est primordiale pour maintenir l’intérêt de l’élève. A distance, le parcours pédagogique doit être conçu pour un apprentissage à domicile et le site ou l’application ne doivent souffrir d’aucune lenteur qui rendrait l’apprentissage particulièrement pénible.
Le numérique, pilier de l’enseignement à distance. Si le plan de continuité pédagogique a pu être possible aussi rapidement c’est parce que l’enseignement à distance, qui existe depuis longtemps en France, avait déjà pris le virage du numérique. Préalablement à la crise du coronavirus, il était déjà possible de poursuivre des études à distance, partiellement ou totalement, dans de nombreux domaines d'enseignement. Pour répondre à la crise sanitaire, l’Éducation Nationale s’est largement appuyée sur l’offre « Ma Classe à la maison » du CNED (Centre National d’Enseignement à Distance), qui est disponible pour les écoles, collèges et lycées. Elle exploite la solution de la société Blackboard qui, sans le cloud, n’aurait pas pu encaisser l’augmentation de connexions sans précédent en France comme à l’étranger. Le cloud leur a permis de mettre à l’échelle leur plateforme d’e-learning, en quelques heures au lieu de plusieurs semaines avec des datacenters. De leur côté, les universités disposaient déjà pour beaucoup des formations en ligne fédérées au sein de La FIED (Fédération Interuniversitaire de l’Enseigne à Distance). Théoriquement tous les outils étaient déjà disponibles pour créer une classe virtuelle en visioconférence, proposer des cours en ligne ou mettre à disposition des cours et des exercices dans des espaces de travail numériques. Les offres ne manquent pas car la France dispose d’un vivier de 430 « EdTechs », ces startups qui innovent au service de l’éducation. Certaines proposent des cours sous forme de vidéos en ligne comme Schoolmouv ou des plateformes de communication et de collaboration comme Beecome. Il fallait pourtant relever certains défis, notamment que l’ensemble des professeurs soit à l’aise avec les outils numériques et les pratiques associées. Certains enseignants, aguerris au téléapprentissage, ont pu faire profiter de leurs expériences au travers de communautés. AWS a par exemple développé un ensemble de ressources pour faciliter la transition vers l’apprentissage en ligne aux enseignants via des webinaires sur des sujets comme « la création d’un cours en ligne ». Il était d’autre part impératif de veiller à fournir un service qui ne s’écroule pas sous l’afflux de millions de connexions d’élèves. Réaliser un changement d’échelle aussi conséquent et dans un délai si bref n’est possible qu’en exploitant l’élasticité du cloud pour adapter les ressources informatiques à une demande exceptionnelle.
De nouvelles perspectives pédagogiques suite au confinement. La situation actuelle, et le plan de continuité associé, auront mis en lumière l’importance, pour les institutions publiques et privées d’enseignement, de s’appuyer sur des technologies robustes et sécurisées afin de rester agiles pour assurer un apprentissage aux étudiants à distance. Une nouvelle approche dans la création du contenu possible, grâce au travail du corps enseignant mais aussi dans la distribution de celui-ci, notamment avec un choix d’outils adapté, permettra de garantir un enseignement pour tous, quel que soit le contexte sanitaire, économique et social dans lequel le pays pourra se trouver à l’avenir.