C’est une sorte de serpent de mer. Une idée qui revient sans cesse, mais qui ne semblait jamais devoir aboutir. Et pourtant, cette fois-ci serait la bonne ! Les fonds de pension à la française devraient bel et bien voir le jour, d’ici la fin de l’année. Alors, on y croit ou pas ?
Réalité ou simple effet d’annonce ??
Les fonds de pension, symboles de la retraite par capitalisation qui viendrait mettre fin à notre système par répartition, ont longtemps suscité dans notre pays une vive opposition. Pourtant, c’est dans une relative indifférence que l’annonce de leur lancement s’est faite.
Nous avons toutes les raisons de penser que les fonds de pension à la française verront bien le jour dans les mois à venir. Cette décision a été politiquement actée.
Pour rappel, ils ont été mis en avant par la loi Macron et c’est désormais le projet de la loi Sapin, présenté le 31 mars, qui les met au programme. Avec une échéance : celle de la fin de l’année.
Un fonds de pension « à la française », c’est quoi ?
?Pour ne pas effrayer les foules et éloigner l’image des tout puissants fonds de pension américains, il était important de préciser que les nôtres seraient bien « à la française ». Faut-il encore savoir ce qui se cache derrière cette formule — déjà largement usitée à tant d’autres occasions.
Il semblerait, en fait, que l’arrivée de ces fonds de pension ne soit qu’une goutte d’eau dans l’océan. Ils ne sont pas là pour remettre en cause notre retraite par répartition. Ils viendraient plutôt en option, comme une offre complémentaire. Ces fonds de pension ne concerneraient, en effet, que les systèmes de retraite surcomplémentaires, donc entièrement privés et gérés par des assureurs ou des organismes de prévoyance.
Une réforme qui ne concerne pas vraiment les retraités?
Les futurs retraités qui ne cotisent pas pour une retraite complémentaire n’ont donc que faire de l’arrivée de ces fonds de pension. Quant à ceux qui ont choisi ces systèmes surcomplémentaires, on ne peut pas dire que cela change radicalement les choses pour eux non plus. En réalité, les premiers concernés sont les assureurs eux-mêmes. Une telle réforme leur ouvre des portes en matière d’investissement, des portes jusqu’ici fermées par la règlementation financière.
Cela leur permettra d’investir sur des horizons à plus long terme — ce qui est cohérent avec l’optique d’une préparation à la retraite — mais aussi sur des actifs plus risqués, notamment des actions. Cela signifie-t-il plus de risques pour le versement des pensions ? En réalité, une optique d’investissement à long terme sur les marchés permet de moins subir les effets de la volatilité de ces derniers. Cela pourrait aussi avoir comme effet bénéfique de favoriser les rendements, en investissant sur des projets durables et en profitant de la croissance des entreprises.
En outre, ces nouvelles dispositions ouvrent également la voie à un investissement sur des entreprises innovantes ; plus risquées, mais aussi plus prometteuses côté croissance. Quant à l’autre bénéficiaire de cette réforme, ce sont — vous l’avez deviné — les entreprises elles-mêmes. Car, avec ces fonds de pension, l’intention du gouvernement est bien de rediriger des flux financiers vers les entreprises et de financer l’économie réelle. L’enjeu est de taille, puisque Bercy estime que plusieurs milliards d’euros pourraient ainsi être déplacés vers les sociétés. Les encours sur les contrats concernés par cette réforme se chiffreraient, en effet, à 130 milliards d’euros.
Voilà pourquoi l’arrivée de ces fonds de pension « à la française » ne suscite guère de remous : ils ne concernent qu’un nombre restreint de salariés. Soyons optimistes, espérons même que leur arrivée aura un effet positif sur nos retraites, car un investissement à long terme sur des entreprises de croissance pourrait délivrer un meilleur rendement que ce qu’enregistrent actuellement les assureurs.
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