Dis Macron… c’est combien l’amour ?

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 3 décembre 2019 à 10h28
Macron Gilets Jaunes
@shutter - © Economie Matin
0,1%Selon l'Insee, la crise de Gilets Jaunes aurait coûté 0,1% de PIB à la France.

Le Gouvernement est présent sur tous les fronts. Les réformes sont en marche. De la police aux enseignants, de l’hôpital à la psychiatrie, des agriculteurs aux pompiers, des handicapés aux mères célibataires, il ne se passe pas une semaine sans que des mesures ne soient annoncées.

Deux constats sur cette méthode :

Le premier est que le gouvernement agit toujours dans l’urgence, sous pression, à la suite d’un article de journal ou d’une manifestation. Il est donc très loin d’avoir l’initiative et de montrer la direction. C’est plutôt un navire en difficulté qui n’arrête pas de boucher des trous dans une coque rouillée.

On ne compte pas la considération en euros

Deuxième constat plus terrible. Aucune considération pour les personnes. Tout est technocratique, traduit en Euros et en crédit budgétaire. La réponse aux gilets jaunes, c’est 12 milliards. Mais que vaut un chèque face à un besoin de considération et de sens ? Rien du tout. Surtout quand ces sommes sont gaspillées en mesures inefficaces sous l’urgence.

Savoir compter ou savoir gérer ? En pleine tempête, le gouvernement est bien au chaud en train de compter les torchons et serviettes. Ce n’est pas son rôle.

Un ministre se rend sur le site d’une inondation ou d’un incendie et il croit régler le problème en annonçant qu’il a « débloqué » 20 ou 30 millions. Mais que veut dire cette annonce pour une personne au domicile dévasté qui attend son relogement le jour même ? Rien du tout. Et sitôt le ministre parti, ces millions mettront des mois ou des années à être débloqués, ce qui veut dire qu’ils sont bloqués. Et le jour où ils arriveront ce sera mal et trop tard.

C’est comme si on tendait un livre à lire à une personne qui se noie.

Les hôpitaux sont en crise grave depuis des années et en état d’urgence depuis au moins un an. La médecine de proximité est abandonnée. Les comptables des ARS se prennent pour des médecins. On pourrait faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens si les responsables de terrain pouvaient le faire. Mais le gouvernement s’entête à annoncer 1.5 milliard comme toute réponse., pire que de la mendicité.

Les forces de l’ordre n’en peuvent plus, avec un suicide tous les deux jours. Les enseignants sont excédés par la méconnaissance des absurdités de leur vie quotidienne. Les pompiers sont en désarroi face au mépris de leur dévouement. La psychiatrie est totalement à l’abandon. Les agriculteurs se suicident autant que les policiers et sont considérés comme des êtres inférieurs ou des bons sauvages alors qu’ils nous nourrissent tous les jours. La justice perd sa crédibilité chaque jour et ne serait désormais délivrée que dans les endroits qui votent bien. À chaque fois la même réponse en euros froids gris et inadaptés.

A quand la poignée de main à dix euros ou le chèque bisou ?

A chaque fois, on annonce des solutions en millions en milliards. Ce gouvernement technocrate est désormais incapable de simplement parler aux citoyens dans des termes simples qui correspondent à leurs attentes. Empêtrée dans son culte administratif, la secte gouvernementale ne sait plus qu’annoncer des crédits qui ne correspondent à rien. Les effets d’annonce durent le temps d’une conférence de presse, dans les ors d’ un salon parisien tellement loin des réalités, ou lors d’une visite souvent comptée en minutes, sur un terrain décidément bien mal cultivé.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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