« Terrible aveu d’échec », « déni de démocratie », « coup de force » et même « coup d’État », voilà donc un aperçu succinct des différents excès de langage que l’on peut entendre depuis mardi après-midi, suite à la décision prise par Manuel Valls de recourir à l’article 49.3 pour une adoption sans vote du projet de loi travail à l’Assemblée nationale.
Quel crédit accorder à la sincérité d’une telle indignation, manifestée avec autant d’emphase par tous ceux, syndicats, frondeurs du PS et autres caciques d’extrême gauche ou même de droite, qui regrettent un débat tronqué, voir anti-démocratique, et s’expriment pourtant ad nauseam depuis plus de 4 mois sur ce texte, y compris en commissions parlementaires ?
Quel crédit accorder aussi à ce véritable procès en sorcellerie conduit à l’encontre de l’article 49.3, soi-disant « mesure d’exception » pourtant utilisée à 84 reprises par les différents gouvernements, de droite comme de gauche, sous la Ve République et partie intégrante de la Constitution du 4 octobre 1958, loi suprême de la nation française et notre État de droit ?
Engager sa responsabilité et avoir le courage de ses ambitions : voilà peut-être ce qui surprend dans l’attitude du Premier ministre, à une époque où rares sont les hommes et femmes politiques à pouvoir se targuer d’une véritable vision pour notre pays,pour l’avenir de son économie et de l’ensemble de ses travailleurs.
Trop de temps a déjà été perdu et la France doit désormais avancer :
Avancer parce qu’elle a pris du retard sur ses voisins européens, en particulier allemands et britanniques, déjà convaincus par la nécessaire flexibilisation du marché de l’emploi et du droit du travail, seule voie durable et efficace de lutte contre le chômage de masse.
Avancer enfin parce que la loi El Khomri n’est évidemment qu’une première étape. Il est désormais urgent de préparer la France à la révolution numérique qui bouleverse l’ensemble de l’économie mondiale et promet de modifier en profondeur notre rapport au travail et au salariat.
Des solutions existent, notamment grâce à l’entrepreneuriat et aux nouvelles formes d’emploi. Encore faut-il amorcer sans tarder un débat serein et responsable sur ces questions !