Partir à la retraite avant l’heure entraîne des pénalités et le montant de votre pension s’en trouve raboté. Mais, saviez-vous que le système inverse est également valable ?
Travaillez plus longtemps et vous gagnerez plus d’argent. Voilà un bon moyen d’arrondir des pensions de retraite souvent jugées bien maigres, tout en conservant un pied dans la vie active. En effet, il n’est pas rare aujourd’hui de voir des salariés désireux de rester dans leur entreprise, surtout si leur conjoint n’a, lui ou elle, pas encore atteint l’âge de la retraite.
Les conditions pour gagner plus?
La surcote de la retraite est ouverte aux salariés du public comme du privé. Pour y avoir droit, il vous faut remplir les deux conditions suivantes :
avoir travaillé plus de trimestres que le nombre minimum exigé pour percevoir sa retraite à taux plein ;
avoir dépassé l’âge légal de départ à la retraite.
Ce système a été instauré par la loi Fillon de 2003 et concerne donc les retraites prises depuis 2004.
Concrètement, combien pouvez-vous gagner en plus ?
La réponse dépend d’une méthode de calcul fondée sur un principe de majoration. A chaque fois que vous travaillez un trimestre de plus, vous bénéficiez d’une majoration de 1,25% du taux de votre retraite de base — avant d’autres majorations éventuelles. Le taux de majoration est de 0,75% seulement pour les professions libérales.
Plus vous travaillez longtemps, plus votre majoration augmente, car il n’existe pas de plafond. Pour quatre trimestres supplémentaires, soit un an, après votre date initiale de départ à la retraite, vous atteignez déjà une majoration de 5%, qui s’appliquera ensuite à vie sur votre pension.
Les limites du système
?Puisque rien n’est jamais aussi simple, il existe quelques restrictions qui peuvent vous empêcher de profiter pleinement de ce système de surcote. Première chose à savoir pour éviter toute déconvenue : seuls les trimestres réellement cotisés sont pris en compte. Donc, si vous pensez avoir tous vos trimestres, mais que ces derniers comprennent des périodes de chômage ou d’arrêt maladie, c’est raté… Les trimestres dits « assimilés » ne comptent pas, il vous faudra donc travailler un peu plus pour atteindre le nombre de trimestres requis pour prétendre à la surcote. C’est valable pour les régimes des salariés et des indépendants.
Autre limite, celle de l’application de la surcote. Elle ne s’applique que sur le régime de base. Si vous avez souscrit à une complémentaire, de type Arrco ou Agirc, le montant versé par ces organismes ne sera pas majoré. Dommage, car souvenons-nous-en, les retraites complémentaires n’hésitent pas, en revanche, à appliquer la décote quand le salarié n’a pas cotisé suffisamment !
Terminons, tout de même, sur une note positive. A partir de 2019, cela pourrait un peu changer. Les régimes Agirc et Arrco prévoient de mettre en place un système de bonus, attribué une année (seulement), sous certaines conditions. Il faudra :
être né(e) à partir de 1957 ;
cotiser au moins huit trimestres supplémentaires.
Sachez que vous n’avez aucune démarche particulière à effectuer pour obtenir la majoration de votre retraite. Il vous suffit de continuer à travailler et, lorsque vous quitterez la vie active pour de bon, votre surcote sera automatiquement prise en compte.
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit