Selon la CPME, le gouvernement aurait l’intention de contraindre les start-up et autres TPE et PME à recruter des travailleurs handicapés, en leur étendant l’obligation de 6% déjà applicable aux grandes entreprises. En cas de non-respect de cette obligation, les entreprises devraient payer une taxe. Une idée particulièrement bienvenue au moment où la loi PACTE de Bruno Le Maire est en discussion.
Faut-il que les start-up recrutent des travailleurs handicapés? Cette idée cocasse est toute droit sortie du crâne des réglementateurs de Bercy et du gouvernement. On s’en gausserait, si elle n’était sérieuse et coûteuse pour les entreprises!
Les travailleurs handicapés dans les entreprises de plus de 20 salariés
Les entreprises de plus de 20 salariés sont déjà soumises à l’obligation de recruter des travailleurs handicapés à hauteur de 6% de leurs effectifs (soit trois handicapés pour 50 salariés), à défaut de quoi elles doivent s’acquitter d’une somme allant de 4.000 à 6.000 euros par handicapé manquant.
Cette obligation bien connue n’a évidemment aucun impact sur le taux d’emploi des travailleurs handicapés. Ceux-ci sont en effet frappés par un chômage élevé, et beaucoup d’entreprises s’acquittent donc de leur contribution obligatoire à l’AGEFIPH, un machin paritaire qui regorge d’argent et qui finance (accessoirement…) les syndicats patronaux et salariaux.
L’extension de l’obligation aux moins de 20 salariés
Comme la haute administration aime les recettes qui ne fonctionnent pas, l’idée d’étendre l’obligation de recruter des handicapés aux moins de 20 salariés n’a rien de surprenant. Tout le monde sait qu’imposer au boulanger du coin ou à la start-up qui se lance l’obligation de recruter un travailleur handicapé n’aura d’autre effet que d’augmenter les contributions à l’AGEFIPH. Le boulanger du coin ou la start-up en croissance peinent déjà à trouver la main d’oeuvre qui leur convient.. alors faire du social…
Chasser le naturel administratif, il revient au galop
Faute d’avoir entreprise une purge en bonne et due forme dans les services de l’État, péchant même par excès de complaisance vis-à-vis d’une administration dont il protège les moyens exorbitants, Emmanuel Macron a réuni toutes les conditions pour que le naturel administratif revienne au galop. Les fonctionnaires qu’il n’a pas voulu écarter dans un salutaire spoil system ont courbé l’échine durant quelques mois et reprennent petit à petit leurs vieilles habitudes.
Faudrait pas casser l’outil, hein, mon bon Monsieur!
Donc, comme au bon vieux temps de l’ancienne monde, on arrête les conneries officielles du genre: il faut simplifier la vie des entreprises, et on reprend la marche des affaires. La réforme de la formation professionnelle en a donné un premier signal.
Les Français paieront longtemps leur choix de n’avoir pas opté pour le choc économique aux présidentielles de 2017.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog