Je remarquais qu’il y a deux mois c’était « octobre rose » puis le mois dernier « movember », des moments ciblés pour lutter, sensibiliser contre le cancer soit su sein, soit de la prostate. Puis en même temps se déroulait le « mois sans tabac » et bientôt devait se tenir le « mois sans alcool » reporté semble-t-il…fêtes et lobby viticole obligent.
Bien sûr je souscris et me renseigne plus à chaque occasion médiatique donnée, mais j’y vois des « mais ! »
Puisque la mode est aux mois à thèmes, il m’est donc venu à l’idée de continuer à nous saouler, nous pauvre peuple, ignorant, avec une liste à la Prévert des mois à thème qu’il conviendrait de célébrer pour se donner bonne conscience.
La liste n’est pas exhaustive et comporte au final quelques avantages, on le notera en conclusion :
- Mois sans tabac
- Mois contre le cancer du sein
- Mois contre le cancer de la prostate
- Mois sans alcool
- Mois sans avion
- Mois sans gras
- Mois contre le port de vêtements en cuir et fourrure
- Mois sans viande
- Mois sans voiture et autre véhicule à moteur
- Mois sans plastique
- Mois sans drague lourde
- Mois sans violence
- Mois sans arnaque
- Mois sans fruits ou légumes hors de saison
- Mois contre la noyade
- Mois contre la torture
- Mois contre la drogue
- Mois sans fakenews
- Mois sans chafouinerie politicienne
- Mois sans sucre
- Mois contre le féminicide
- Mois sans impôt
- Mois sans guerre
- Mois sans grève
Belle liste, non ? Petit problème 24 mois. Il n’y aurait plus qu’à prévoir un nouveau calendrier adapté à cette nouvelle redistribution des croyances.
Alors on pourrait tirer déjà deux conclusions :
1/ Une année de 24 mois permettrait un départ à la retraite de plein droit non après 42, 5 annuités ou 43 demain, mais seulement après 21 voire 21 et demi.
2/ Plus de problème autour du débat concernant le dérèglement climatique et toute la population serait réconciliée. En effet les quatre saisons seraient disséminées sur 24 mois au lieu de 12. Ainsi l’hiver durerait les 6 premiers mois, le printemps les 6 suivants, etc… tout serait déréglé.
Pour que cette nouvelle « religion mensuelle » aux 24 commandements soit efficiente :
Il conviendrait tout de même que les gourous de l’écologie française : Yann Arthus Bertrand et autre Nicolas Hulot sortent des radars, ayant à eux seuls réussi à polluer plus qu’une ville de 10 000 habitants durant une semaine….. Et nous intimant des ordres stricts sur nos usages au quotidien.
Il conviendrait qu’il soit interdit d’annoncer sa candidature à une élection, fusse-t-elle municipale, depuis une prison.
Il conviendrait de ne pas user d’un thème d’un autre mois pour prêcher celui du mois en cours : les végans violents seraient bannis….
Il conviendrait de ne pas prêcher l’avènement d’un nouveau monde et de travailler qu’avec les méthodes de l’ancien.
Il conviendrait de prendre en compte les 15% officiels de violences conjugales faites aux hommes.
Il conviendrait que la profession de journaliste soit plus attentive et les réseaux sociaux mieux modérés.
Etc….
Au final cette nouvelle forme de moralité bon-teint serait comme le sucre, l’alcool, le tabac, la viande, le gras qu’elle pourfendrait régulièrement… à consommer avec modération. Sinon, comme l’écrivait @PascalPraud le 21 novembre dernier, « la vie sera lisse et la dictature de la laideur instaurée ».
Mais alors que le débat sur la laïcité bat son plein, une nouvelle religion insidieuse se met sous nos yeux en place. Aujourd’hui, il convient d’aseptiser toute prise de parole en pratiquant politiquement correct et langue de bois.
La « bonne parole » est propagée à base de campagnes ciblées vilipendant même des personnes et avec ses prophètes auto proclamés, médiatiques et surtout sur les réseaux sociaux.
Désormais, selon l’un d’eux « un miracle » quasi-prophétique est déjà présent : La jeune Greta Thunberg (attention, je ne renie pas son engagement ! Mais de là à la sanctifier presque…)
Cette tribune avait débutait comme un « coup de gueule » qui se voulait proche de l’humour, et je la conclus très sérieusement par la crainte de voir se matérialiser un « nouveau dogme mondial » moralisateur. Des apprentis sorciers collapsologues en tout genre (société /pays/civilisation/monde) professionnels, totalement bouffis de leur propre surconsommation passée ou actuelle, du business qu’ils/elles font de ces stress dénoncés et entretenus nous polluent peu à peu l’esprit sous des couverts de beaux phrasés (leur but principal étant de vendre : services, livres, formations).
Tout se met peu à peu en place pour que demain, après le marasme idéologique et religieux d’aujourd’hui, un nouveau courant de « prêt-à-pensée » s’impose à toutes et tous. Suivant le précepte : la nature a horreur du vide, les nouvelles vertus s’imposent ; il va falloir faire attention au retour de bâton !
Le danger est que la liberté absolue de conscience, l’esprit critique et l’émancipation de chaque être humain soit ainsi sérieusement remis en cause…. Sous le joug de cette nouvelle morale du XXIème !