Pétrole invisible et campagnes désertes, mais argent vert

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Par Ludovic Grangeon Publié le 7 novembre 2016 à 5h00
France Energie Eoliennes Rendement Electricite
Pétrole invisible et campagnes désertes, mais argent vert - © Economie Matin
6 millionsOn estime à 6 millions le nombre de ménages français en situation de précarité énergétique.

Faudra t il payer bientôt pour voir le ciel comme le suggérait Bob Dylan dans Blowin' in the wind ?

De 2011 à 2015, la précarité énergétique est passée en France de 3.9 millions à 6 millions de ménages, soit 1 Français sur 3, avec de graves conséquences sociales et sanitaires. Dans les zones rurales (où l'éolien s'installe), le taux atteint souvent 50%.(Insee). L'impact des prochaines augmentations aggravera de 30% le nombre des ménages touchés, soit 8 millions d'ici 2020.

Selon l’Observatoire dédié « Rappel » : « Les impayés d’énergie, en constante augmentation, ne sont que la partie émergée de l’iceberg : les diagnostics effectués au domicile des ménages en difficulté révèlent souvent que les ménages pauvres se privent pour ne pas générer de trop grosses factures.»

Et pourtant un vent de 20km/h ne permet à une éolienne que d'alimenter une centaine de machines à laver à peine 90 jours par an, alors que les promoteurs prétendent qu'elle dessert 400 logements, ce qui arrive 10 jours par an. Les prévisions officielles attendent 100% d’augmentation de l’électricité à 7 ans. Une dette de 4.5 milliards est toujours en suspens sur le financement des énergies renouvelables, et un total de plus de 20 milliards à terme.Des lobbies et des officines mystérieuses ont réussi à faire perdurer cet exploit de financer des fonds de pension et des cabinets financiers par une taxe sur les ménages modestes, avec des rendements financiers colossaux, pour une solution qui ne marche pas. Multiplier les éoliennes ne servira à rien puisque leur rendement ne changera pas. 250 000 éoliennes au lieu des 10 000 actuelles ne fourniraient toujours que 20 % de notre énergie avec un tarif multiplié par 4.

Alors que la plupart des éoliennes sont installées à la campagne, elles contribuent à encore accentuer la désertification rurale : 1.3 km2 minimum par éolienne, signifie 130 ha, une exploitation agricole qui disparait par éolienne. L’équivalent de 10 000 exploitations agricoles a déjà été détruit ou gaspillé pour moins de 4% de notre électricité 90 jours par an. Et pourtant la suffisance alimentaire est le débat non plus de demain mais d’aujourd’hui : les afflux de réfugiés en témoignent.

Les éoliennes sont installées à la campagne pour deux raisons : d’une part les vieilles techniques à hélices sont bruyantes. D’autre part, il est plus facile d’abuser des petits maires isolés sur les véritables bilans que face à des élus expérimentés qui les refusent tous. Le Sénat a souvent insisté sur ce point en bon connaisseur des collectivités locales. Les pertes en réseaux sont considérables et coûtent cher en km de câbles supplémentaires car éloignés des villes. Un économiste connu qui défend les éoliennes à hélices est aussi administrateur d'une société de câbles, à titre personnel...

Pendant ce temps, alors qu’on veut nous vendre des gadgets marginaux sur les immeubles intelligents, des dizaines de milliers de gisements éoliens qui, eux, fonctionnent 365 jours par an sont complètement ignorés ou occultés, et en plus ils sont gratuits. On comprend le silence des opérateurs actuels assis sur leurs rentes et pourtant très mauvais gestionnaires.

Un immeuble d’une certaine hauteur crée une dépression naturelle d’aspiration. Il suffit de se pencher dans une cage d’escalier, une gaine de ventilation ou même une fenêtre pour le sentir. Cette dépression d’air existe toute l’année. L’exploitation de ce flux par des petits appareils peut fonctionner toute l’année maintenir les ventilations, mais aussi desservir l'immeuble et son quartier en énergie d'appoint. Pas de taxes de réseaux, pas de fiscalité obscure pour alimenter les fonds de pension comme la CSPE en France. Et surtout une énergie peu chère pour diminuer la facture des habitants qui y ont droit. Le quartier de la Défense est l'équivalent d'un gisement pétrolier à lui seul, totalement inexploité...!

La même chose existe sur les multiples ouvrages d’art des routes et voies ferrées. Chaque tunnel, chaque pont, et même chaque pylône offrent les mêmes possibilités. Un projet de la Caisse des Dépôts a même reçu un prix mondial d'innovation et n'a curieusement jamais été mis en oeuvre., sur avis...du lobby des éoliennes à hélices... Ce gisement pèse à lui seul 5 fois plus que les alibis éoliens actuels dont on veut nous faire croire qu’elles produisent bien plus que la réalité, et dont on a masqué les vrais coûts, et surtout l’impasse car elles ne remplacent en rien le nucléaire.

Le temps est venu pour les officines financières de laisser la place aux vrais techniciens et d’offrir au consommateur la baisse des tarifs par les énergies renouvelables, les vraies, à partir d'un vent et d'un soleil qui sont encore gratuits.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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