La ville de Paris est un candidat sérieux pour accueillir les JO 2024. Si la ville lumière présente de sérieux atouts, il faudra l'assortir d'un site maritime français pour accueillir les épreuves de voile. Six territoires sont candidats à ce poste, et devront défendre leur dossier devant le Comité Ambition olympique et paralympique lors de présélections qui auront lieu le 25 juin prochain. Le Morbihan, avec la baie de Quiberon, fait partie de cette liste. Malgré la concurrence, le département affiche son optimisme.
François Goulard, le président de l'assemblée départementale, a officiellement confirmé que la Morbihan était candidat à l'organisation des épreuves de voile. Ce dernier estime que malgré des "contraintes importantes, le dossier morbihannais répond aux critères essentiels du cahier des charges de l'ISAF" (Fédération internationale de voile). Quelques exemples: absence de circulation maritime et aérienne sur et au-dessus du plan d'eau pendant les épreuves, un hôtel cinq étoiles pour les officiels, un lieu d'où les régates peuvent être vues de la côte et naturellement un village olympique pour les athlètes.
Le département souvent qualifié d'"entre ciel et mer" peut mettre en avant des infrastructures hôtelières développées dans une zone touristique très attractive et forte d'une solide expérience. Les paysages bretons ont prouvé à de nombreux égards - pensons au cinéma - leur télégénie, et la région est l'une des plus sécurisées de l'hexagone. Les clubs sportifs locaux ont l'expérience de l'organisation de grands événements sportifs nationaux et internationaux, et le département est le siège de poids lourds de l'industrie nautique - et en ce sens constitue une véritable vitrine pour l'industrie française aéronautique. De plus, la région peut se vanter d'un patrimoine historique hors du commun, et d'une tradition séculaire des activités marines.
L'accessibilité et cette région, ainsi que les particularités de son climat en font un candidat idéal. La ligne de TGV reliant le département à Paris permet un accès très rapide (à peine deux heures et demie) et une desserte internationale aisée. Le plan d'eau de la baie de Quiberon est idéalement adapté au déroulement de régates : très abrité de la houle, sans récifs ni courants forts, parcouru par des vents modérés, sa stabilité climatique le rend parfaitement adapté à des épreuves olympiques. Sa candidature a donc naturellement été transmise au Comité Ambition olympique et paralympique français, présidé par Bernard Lapasset, au sein duquel on trouve également Guy Drut et Tony Estanguet. Nom du dossier : "Morbihan Baie de Quiberon en partenariat avec Vannes et Lorient."
Brest s'était également déclarée, avant d'être suivie par Marseille, Hyères, Le Havre et La Rochelle. Pourtant le Morbihan semble optimiste. D'abord, les chiffres vont dans le sens de cette région : Le Morbihan est le premier département français pour la pratique de la voile, ses ports de plaisance, très bien équipés, dépassent pour plusieurs d’entre eux les 1 000 places (la compagnie des ports du Morbihan est le premier gestionnaire de ports de plaisance en France avec 10 000 anneaux gérés). Un autre argument de taille : en cas de succès, il n'y aurait rien à construire. A une époque où les dépenses olympiques extravagantes sont de moins en moins bien perçues, un tel atout pourrait s'avérer décisif. "On a présenté notre dossier et on a senti un accueil assez favorable", se félicite François Goulard.
Pas sûr que le fait que la Bretagne présente deux candidatures séparées plutôt que de faire cause commune joue en sa faveur, surtout face à Marseille, seconde ville de France. "Nous avions fait acte de candidature dès la mi-mars mais nous avons considéré qu'il était plus pertinent et cohérent d'avoir une stratégie Bretagne Sud afin de bâtir un projet plus solide", a précisé, mi-mai, Norbert Métairie, le président de Lorient Agglomération, à l'occasion d'une conférence de presse sur la prochaine escale de la Volvo Ocean Race dans sa ville. Sur la page Facebook dédiée à la candidature du Morbihan, c'est déjà le buzz : plus de 6 900 internautes se sont prononcés favorablement, ce qui démontre un accueil favorable d'une population connue pour se mobiliser pour les grands évènements.