Comme chaque année, l’Automobile Club Association vient de publier le budget annuel moyen de l’automobiliste. Et comme chaque année, il est à la hausse.
Prenons quelques exemples : pour une Renault Clio essence, il faudra compter 5 883 euros pour 8 500 kilomètres parcourus. Pour une Peugeot 308 diesel, il faudra compter plus de 8 000 euros. Quant à la Dacia Logan diesel, c’est près de 5 000 euros annuels qui sont annoncés pour le budget annuel de l’automobiliste.
Des chiffres extrêmement élevés qui tendent à démontrer que la voiture est un luxe devenant progressivement inaccessible. Cependant, un rapide calcul de notre budget consacré à notre auto révèle le décalage entre nos frais réels et ce budget calculé. Il est bien évident qu’une Dacia Logan diesel commercialisée à 11 470 euros en produit neuf ne peut décemment pas coûter chaque année 5 000 euros de budget. Dans ces conditions, plus aucun foyer français ne pourrait acquérir un véhicule. Incontestablement, ce chiffre est très au-dessus de la réalité. Interrogeons nous donc sur la méthode de calcul utilisée.
La clé réside dans l’interprétation réalisée par les media de l’étude que nous livre l’Automobile Club Association. Cette étude, bien plus complexe qu’elle n’y parait dans la simplification du message, analyse le coût annuel par automobile, mais il est aussi lissé dans le temps. C’est à dire que la somme communiquée prend en considération la dévaluation de l’automobile sur sa côte de revente par rapport à son prix d’achat. Les sommes médiatisées sont donc celles de la première année d’utilisation d’un véhicule neuf, année durant laquelle la décote est la plus forte.
S’il paraît donc un peu « raccourci » de transposer ce budget sur chacun d’entre nous, certains éléments de ce baromètre sont extrêmement pertinents en ce qu’ils compilent les hausses de chaque budget moyen consacré à notre auto. On y apprend notamment que les prix des carburants, malgré la baisse des prix au litre hors taxes, ont observé une augmentation délirante des taxe : 5 fois le montant de l’inflation pour le Sans Plomb et 17 fois l’inflation pour le diesel ! Bien évidemment, l’Etat a profité de la baisse des prix du baril pour s’empresser d’alourdir les taxes. Nous en subirons les conséquences directes dès que le prix du brent remontera dans les semaines à venir.
Autre enseignement connu mais nécessaire dans la compilation des hausses de taxes pour les usagers : celui des tarifs autoroutiers, qui ont progressé de 1,12%. Dans un contexte où dans les prochaines années encore, la privatisation des autoroutes induit de manière contractuelle une hausse dépassant l’inflation, aucun bon présage pour nous, usagers de la route.
Les tarifs de la réparation automobile et de l’entretien bondissent quant à eux de 2,7%, majoritairement à cause des réparations électroniques généralisées bien plus onéreuses que par le passé.
En revanche, si les tarifs de l’assurance automobile progressent eux aussi, ils se font beaucoup plus timides avec une augmentation moyenne de 0,8%, conséquence directe de la hausse de la sinistralité automobile et à l’augmentation des remplacements de pare-brise poussés par des campagnes de communication efficaces de la part des enseignes spécialisées.
Pour résumer, notre très chère automobile représente incontestablement un budget conséquent dans notre quotidien. Démocratisée par un abaissement des coûts à l’achat et la prolifération d’offres accessibles sur le marché de l’occasion, l’Etat a bien saisi le potentiel « impôt » indirect de l’utilisation de notre véhicule dans notre quotidien. Ainsi, un seul chiffre résume à lui-même la taxation à outrance de notre auto : 65 milliards d’euros de taxe dont 35 milliards pour les seuls carburants ont été collectés par l’Etat en 2016, soit 8 fois le déficit enregistré par la sécurité sociale la même année ! Alors on dit merci qui ? Merci les automobilistes !