Le shadow cabinet de Marine Le Pen

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Par Simone Wapler Publié le 3 avril 2017 à 5h00
Marine Le Pen
@shutter - © Economie Matin
2 %Marine Le Pen vise une croissance de 2 % l'an prochain en France.

Tiens, Marine Le Pen fait à nouveau à la une du Wall Street Journal d’aujourd’hui…

Elle a débauché des parasitocrates, membres du cercle très fermé « Les Horaces », pour préparer ses 100 premiers jours, nous rappelle le quotidien américain de la Finance Sans Visage. Les Horaces compteraient environ 80 membres « tous diplômés et appartenant à l’élite de la nation, […], hauts fonctionnaires, chefs d’entreprises, énarques, avocats ou anciens membres de cabinets ministériels », selon LCI. Le seul membre non anonyme est l’énarque Jean Messiha.

Les Horaces se retrouvent une fois par mois avec Marine Le Pen pour faire le point sur leurs travaux. Les deux principaux thèmes de travail sont la sortie de l’OTAN et la sortie de l’Union européenne et de l’euro. En cas de victoire, Les Horaces sortiraient de l’ombre de l’anonymat et prendraient les postes clés du gouvernement. N’oublions pas que Marine Le Pen se revendique candidate « hors système », tout comme… euh… tout le monde sauf Fillon et Hamon.

The Wall Street Journal :

«Certains Horaces sont employés par de grandes entreprises cotées et ne peuvent ouvertement se rallier à Mme Le Pen qui a décrit les élections comme ‘un référendum contre les mensonges des élites auto-proclamées' ».

Marine Le Pen n’est pas sans ressemblance avec Donald Trump. Elue, elle aura probablement autant de mal à réunir une majorité que Donald. Son programme s’enlisera dans la haute administration française et européenne, tout comme celui de Donald.

La Parasitocratie tient bien les affaires en main et n’est pas prête à les lâcher. Même en cas de dislocation de l’euro, elle restera aux commandes. Car oui, l’euro peut se disloquer avec ou sans Marine Le Pen. Si l’inflation progresse dans certains pays d’Europe, la BCE sera bien obligé de choisir son camp : soit relever ses taux directeurs pour protéger le pouvoir d’achat des buveurs de bière allemand, polonais, belges, autrichiens… soit laisser filer l’inflation pour complaire aux buveurs de vin français, grecs, portugais, italiens. Chacun voudra reprendre ses billes et sa liberté de gestion… mais pour continuer l’arnaque dans son coin.

Comme nous l’écrivons tous les jours, la cause de nos malheurs n’est pas dans l’euro, le franc ou tout autre monnaie administrée par une banque centrale quelconque. La cause de nos malheurs réside dans le principe même d’une monnaie administrée par une « élite auto-proclamée » et l’existence des « banques centrales » qui ne sont jamais indépendantes du gouvernement car on ne mord jamais la main qui vous nourrit.

Margaret Thatcher pensait que « le socialisme ne dure que jusqu’à ce que se termine l’argent des autres ». C’est peut-être vrai pour le Venezuela. Ce pays – disposant de sa souveraineté monétaire et d’une manne pétrolière – est en faillite en raison de l’assèchement de ses réserves monétaires. Les prêteurs étrangers se méfient désormais. Même les camarades-capitalistes-chinois ne veulent plus soutenir le pays.

Mais lorsque vous pilotez un merveilleux système dans lequel l’argent est remplacé par du crédit adossé à du vent (le créditisme) vous n’avez besoin que de crédulité pour durer. Ce capital de crédulité semble, pour le moment, inépuisable…Les Horaces y veilleront.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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