Comment faire pour ne pas avoir peur, prendre les bonnes décisions et être serein ?

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Par Charles Sannat Modifié le 9 novembre 2016 à 10h05
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cc/pixabay - © Economie Matin
15,5 %Les Français épargnent en moyenne 15,5 % du revenu disponible brut.

« Charles… mais que tu es pessimiste, comment tu fais pour vivre comme ça ? » Ne me dites pas que l’on ne vous a jamais fait ce genre de remarque, surtout si, vous aussi, parfois, vous vous laissez aller à des pronostics assez négatifs sur notre avenir économico-social.

Très rapidement, on vous taxe de Cassandre, vous cassez le moral des autres, vous êtes vilain, sans doute complotiste et donc raciste. Point, fini, terminé et maintenant laissez-nous tranquille.

Alors si nous savons bien que la grande masse préfère le mensonge qui rassure à la vérité qui dérange, il n’en reste pas moins que nous ne devons pas faire n’importe quoi, ni surtout nous laisser entraîner dans un pessimisme mortifère. Mais comment faire ?

Tout est question d’équilibre et de bon sens.

Je ne donne jamais de « timing » ou de « délai » car en réalité, notre système est par essence et nature relativement résilient et depuis 2007, soit maintenant presque 10 ans, ce système aurait pu s’effondrer 20 fois. Pourtant, 20 fois il a tenu.

Cela ne doit pas vous donner une fausse illusion de la sécurité. Le système EST fragile et il s’effondrera… ou pas. Il peut aussi radicalement changer, vous être ruiné, mais dans une forme de continuité et sans tomber forcément dans un chaos post-apocalyptique.

Bref, se préparer ne veut pas dire et ne doit pas être s’arrêter de vivre. Au contraire ! On se prépare parce que se préparer est du simple bon sens que nous avons perdu.

Si les Caisses d’Épargne ont comme emblème l’écureuil, c’est évidemment parce que cet animal fait des réserves de noisettes pour l’hiver… Cela s’appelle l’épargne. Il n’est pas utile de prévoir la fin du monde pour épargner ! Bien au contraire. Sauf que celui qui dit aujourd’hui qu’il épargne pour demain va presque passer pour un imbécile de « pessimiste » qui a « peur » du lendemain…

Épargner

Épargner c’est donc la première des priorités car votre épargne c’est votre liberté. Avoir de l’argent de côté c’est pouvoir envoyer paître son chef impossible et caractériel. Avoir de l’argent devant soi c’est ne pas être soumis et avoir les moyens financiers de son indépendance et c’est la raison pour laquelle je fais le choix assumé de rouler… en Dacia, ce qui va nous conduire au point suivant.

Réduire ses besoins et opter pour la simplicité volontaire

Pour être serein, il faut également réduire ses besoins financiers et sa consommation. Cela peut sembler facile à dire, mais le marketing et les vendeurs de tout poil sont là tous les jours pour vous faire légalement les poches et vous inciter à acheter tout plein de choses dont vous n’avez pas besoin avec de l’argent que vous n’avez pas encore gagné et encore moins épargné.

Le totalitarisme marchand déteste l’épargnant qui devient libre, de la même façon qu’il déteste la simplicité volontaire et celles et ceux qui, par choix, optent pour un mode de vie décroissant – ce qui ne veut pas dire ni n’implique de vivre en sabots de bois, dormir sur la paille sans se chauffer.

Loin de là. Il s’agit juste de revenir à ce que nous faisions plus naturellement il y a simplement 30 ans. Nous consommions un peu mieux et un peu moins. J’ai été élevé sans mouchoir en papier, j’ai vu arriver les couches jetables (que mon papa terminait au ruban adhésif de sa caisse à outils parce qu’à l’époque, les languettes ne collaient vraiment pas bien), le chauffage central n’était pas terrible et nous avions un poêle à gaz, nous avions peu de cadeaux à Noël par rapport à la profusion actuelle insupportable où, croulant sous les jouets, les enfants ne jouent plus à rien.

Bref, faire un peu moins et un peu mieux n’est pas si difficile, c’est même un acte citoyen indispensable, et c’est diminuer sa sensibilité à la consommation, aux faux besoins.

Si vous avez moins de besoins, vous avez moins de pression financière. Si vous avez moins de pression financière, vous êtes plus libre, là encore, d’envoyer paître votre employeur. Vous êtes moins soumis.

Votre PEL

Être serein c’est penser PEL, votre PEL à vous, qui sera différent du mien et de celui de votre voisin. Votre PEL c’est l’utilisation que vous faites de votre patrimoine, le choix de votre emploi (car oui vous avez le choix) et l’endroit où vous souhaitez vivre et là aussi vous avez le choix !

Ce sont les 3 paramètres de votre liberté, tout en sachant que plus vous vivrez dans un endroit peu coûteux, plus vous aurez de marge de manœuvre financière et donc de sérénité. La vie coûte très cher à Paris, de même que le logement. Décider de déménager, voire de changer de travail, c’est généralement se donner la possibilité d’être serein.

Le problème c’est que l’on fait généralement le choix inverse. Dès que l’on peut, on va tenter par « ambition », par volonté de réussite ou pour d’autres raisons parfaitement légitimes ou compréhensibles, vouloir plus grand, mieux placé, plus central, plus proche du métro ou du centre. Bref, on va vouloir plus cher. Le plus cher induit un plus gros crédit, de plus grosses charges de copro et donc plus de besoins financiers. La pression qui s’exerce sur vous augmente. Vous avez besoin de plus d’argent. Votre patron vous tient. Si vous perdez votre job, vous êtes « mort ». Vous avez peur. C’est l’inverse de la sérénité.

« Chéri ? Si on achetait plus grand ? » À cette question de ma femme je réponds toujours non ! Pas parce que je ne veux pas plus grand, mais parce que plus grand et plus cher, c’est une forme d’aliénation si vous n’avez pas vraiment les moyens de plus grand et plus cher.

Pour être serein, il faut toujours dépenser un degré de moins que ce que l’on pourrait faire !!

Ne pas écouter les gentils collègues !

Ils se trompent ensemble, moi je préfère avoir raison tout seul !!

Il faut donc se méfier des bons conseils des bonnes âmes plus ou moins bien intentionnées qui soit survalorisent ce qu’elles font du genre « moi je gagne en bourse des sommes de dingues » – ce qui est totalement faux ou vrai sur une courte période mais certainement pas sur le long terme. J’ai croisé des paquets de types comme ça qui m’expliquaient doctement comment gagner de l’argent en bourse en revendant ma maison et en me mettant locataire jusqu’au krach boursier suivant…

Soit ils vous font peur avec leurs propres peurs et leurs propres angoisses. « Hein, mais qu’est-ce que tu vas devenir si tu quittes la BNP » (exemple véridique). Il fallait comprendre « mais qu’est-ce que je deviendrais si j’étais comme toi à quitter la BNP »… Brrrr, peur et tremblements ! Le problème c’est que tout cela crée un climat anxiogène qui vous empêche d’aller de l’avant…

En réalité, à chaque fois que vous souhaitez faire ou entreprendre quelque chose, vous aurez contre vous tout ceux qui voulaient faire la même chose, tout ceux qui ne voulaient rien faire et tout ceux qui voulaient faire l’inverse !! Bref, vous serez isolé, minoritaire, profondément seul ! Ce qui nous conduit au point suivant.

Ne pas vouloir briller ni exister dans le regard des autres !

Si vous voulez contenter les autres, alors vous devrez vous contenter d’être et de rester au mieux dans la moyenne. Pire, si vous voulez plein d’amis, il vous faudra être un peu en dessous d’eux. Un peu en dessous pour qu’ils se sentent tout de même mieux que vous, mais pas trop quand même sinon ils n’auraient aucun intérêt à vous fréquenter. Bref, c’est cynique, mais attendre des autres, vivre par leur regard ou être dépendant de l’image de soi, c’est se condamner à la médiocrité et surtout, là encore, à une forme de soumission et donc de stress. C’est s’interdire tout et n’importe quoi de peur de décevoir l’autre.

Dépasser le poids du regard des autres c’est s’affranchir et devenir plus serein. C’est également moins dépenser car vous n’avez pas besoin d’épater la galerie avec les derniers i-trucs à la mode.

Rester positif et faire des placements gagnants à tous les coups !

Les crises c’est aussi des opportunités, de placements certes, mais également de vie.

Il n’y a pas qu’un chemin de vie, loin de là, et le premier ennemi à combattre est la peur.

La peur du changement, la peur de l’employeur, la peur du chômage, la peur des collègues, la peur de la pauvreté, etc.

Combattre ses peurs est la base de la sérénité. Pour vous aider à combattre les peurs, il faut, et c’est une condition indispensable, avoir les moyens de son indépendance ! Indépendance vis-à-vis des autres, et indépendance financière.

Pour l’aspect financier, vous devez choisir des placements « Face je gagne et Pile, je gagne aussi ». Pour illustrer cette logique, j’aime bien l’exemple de la boîte de raviolis qui est évidemment une parabole.

Si tout va bien, que la croissance revient, que l’inflation repart, alors votre boîte de raviolis au supermarché du coin va augmenter et passer de 1 € à 1,10 €! Acheter donc des boîtes aujourd’hui pour les manger demain est un bon placement pouvant vous rapporter au moins 10 % si tout va bien.

Si c’est l’effondrement, que tout va mal, vous avez de quoi manger chez vous ! C’est aussi un bon placement et une bonne affaire.

C’est de cette façon-là que vous devez étudier vos placements. Dans tous les cas, ils doivent être bons soit de façon individuelle, soit lorsque vous les prenez dans leur globalité et dans leur complémentarité.

C’est au prix de quelques renoncements plus que de sacrifices, d’une grande prudence, d’une anticipation systématique et d’une réflexion permanente que vous trouverez la sérénité.

Plus vous serez prêt et résilient, plus vous serez serein. Moins vous serez dépendant des autres plus vous serez serein, plus vous serez modeste, plus vous aurez de sérénité.

La sérénité est l’enfant magique de la simplicité volontaire et de l’anticipation.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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