Le récent rapport du Giec est clair : il faut à tout prix contenir la hausse des températures à 1,5°C afin d’éviter de grands dangers pour la planète. Pour Erwan Le Méné, Président de la Startup EcoTree, l’écologie, pour prendre toute son envergure, doit sortir de la philanthropie et investir le champ économique.
Protéger notre environnement sans mettre de côté la performance économique
Bertrand Piccard, celui que les journaux surnomment le « savanturier » et qui a déjà développé deux modèles d’avions solaires « Solar Impulse » et « Solar Impulse II », présentera lors de son troisième tour du monde en avion solaire « 1000 solutions rentables aux décideurs du monde entier afin de les encourager à adopter des politiques énergétiques et environnementales ambitieuses », comme l’a révélé La Tribune. « Des solutions existent partout, dans les startups, les laboratoires de recherche, les grandes entreprises... mais elles ne sont pas connues du marché, donc pas utilisées », plaide-t-il, expliquant qu’il est désormais possible de protéger notre environnement sans mettre de côté la performance économique.
Ne nous leurrons pas, la philanthropie, pour essentielle qu’elle soit, ne peut suffire à elle-même à conduire la transition écologique à laquelle nous sommes appelés. Beaucoup de citoyens n’ont désormais plus les moyens de parrainer les actions qu’ils cautionnent tant le pouvoir d’achat s’est réduit. Il en est de même pour l’entreprise qui ne peut se départir de sa logique de rendement, au risque d’aliéner l’objet de son existence et donc sa survie - avec des conséquences dramatiques et pour premières victimes les salariés. Cette lapalissade n’en est pourtant pas une pour un certain nombre de gens qui voient comme un oxymore le fait de conjuguer développement durable et rentabilité et ne manquent pas de conspuer avec une verve particulièrement agressive les nouvelles initiatives en ce sens. Comme si l’exercice de la vertu, de ce qui est louable, s’inscrivait nécessairement dans la gratuité. Comme si le médecin qui sauve des vies devait alors renoncer à son salaire ; comme si la nounou qui guide les premiers pas d’un enfant ne devait rien attendre en retour, comme si le psychologue qui écoute nos maux avec tant de patience devait être bénévole. Comme si finalement tout ce qui était bon n’avait pas de coût, pas de valeur.
Vers la quadrature vertueuse
La nouvelle génération d’entrepreneurs se sent très concernée par l’écologie, au sens noble du terme et cherche la quadrature vertueuse qui permettra au corps social et à l’entreprise de s’inscrire dans la transition écologique sans pour autant renoncer à une vie normale ou à une croissance raisonnée. C’est tout le sens des consignes sur les bouteilles en verre et en plastique qui rapportent quelques centimes à son propriétaire, évitant dans le même temps d’encombrer sa poubelle et d’impacter l’environnement. C’est tous le sens de l’investissement dans une vache laitière qui permet de soutenir de l’élevage agricole biologique tout en bénéficiant d’un retour sur investissement.
EcoTree, à sa juste mesure, prend place dans ce mouvement. Parce que nous croyons que les forêts sont un enjeu vital pour le futur, nous proposons au plus grand nombre de participer à leur régénération et à leur préservation et de récolter les fruits qu’elles produisent. La vocation d’EcoTree est de prendre soin de la forêt française comme d’un héritage patrimonial vivant et d’y associer chacun. Pourquoi la forêt ne resterait que l’apanage de quelques-uns (généralement les plus riches) et ne deviendrait pas l’affaire de tous ? Et si chacun de nous, particuliers, entreprises, devenait en quelque sorte propriétaire forestier classique avec les bénéfices qui y sont attachés : servir la conservation d’un patrimoine commun tout en se constituant un patrimoine financier ? Vu ainsi, l’initiative ne s’inscrit pas dans le principe du capitalisme dénoncé par Karl Marx (produire toujours plus de capital, soit de la richesse fictive sans s’embarrasser des moyens) mais au contraire dans la logique presque archaïque du don telle qu’énoncée par Marcel Mauss : donner, rendre, recevoir. Et ce faisant, le développement durable est mis en action et récompensé.