Pour la Commission européenne la récession sera plus forte et le rebond moins marqué que prévu !

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Par Charles Sannat Modifié le 13 décembre 2022 à 20h38
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@shutter - © Economie Matin
8,3%La Commission européenne prévoit une récession, pour l'UE, de 8,3% en 2020.

La Commission Européenne est plus pessimiste pour la zone euro que ce qui était initialement prévu…. ce qui ne nous surprendra pas, puisque l’équipe du grenier de l’éco disait déjà -11 % sur le PIB lorsque nos mamamouchis de Bercy qui ne voyait rien venir tablaient sur un « -0.1 % » de croissance. J’en rigole encore.

Pour la Commission Européenne, il s’avère que la récession est plus profonde que prévue et que le rebond sera moins fort qu’anticipé.

Pour résumer, ça va baisser plus fort et remonter moins vite…

Autant dire que ce n’est pas une bonne nouvelle, mais elle ne nous surprend pas. Voici ce que dit la Commission source officielle ici.

« Prévisions économiques de l’été 2020: une récession encore plus profonde, avec des situations qui deviennent plus divergentes

La pandémie de coronavirus plongera cette année l’économie de l’Union européenne dans une récession profonde, en dépit d’une réponse politique rapide et complète tant au niveau de l’Union que des États membres. Étant donné que la levée des mesures de blocage se poursuit à un rythme moins soutenu qu’anticipé dans nos prévisions du printemps, l’incidence sur l’activité économique en 2020 sera plus importante que prévu.

La pandémie de coronavirus plongera cette année l’économie de l’Union européenne dans une récession profonde, en dépit d’une réponse politique rapide et complète tant au niveau de l’Union que des États membres. Étant donné que la levée des mesures de blocage se poursuit à un rythme moins soutenu qu’anticipé dans nos prévisions du printemps, l’incidence sur l’activité économique en 2020 sera plus importante que prévu.

Selon les prévisions économiques de l’été 2020, l’économie de la zone euro devrait enregistrer une contraction de 8,7 % en 2020, et croître de 6,1 % en 2021. L’économie de l’Union européenne devrait quant à elle se contracter de 8,3 % en 2020 et croître de 5,8 % en 2021. La contraction en 2020 devrait donc être nettement supérieure aux 7,7 % projetés pour la zone euro et aux 7,4 % projetés pour l’ensemble de l’UE dans les prévisions du printemps. La croissance en 2021 sera également un peu moins vigoureuse que celle prévue au printemps.

Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif pour une économie au service des personnes, a déclaré : « L’impact économique du confinement est plus fort que ce que nous avions initialement prévu. Nous sommes loin d’être tirés d’affaire et devons faire face à nombreux risques, y compris une nouvelle vague majeure d’infections. En tout cas, les présentes prévisions illustrent parfaitement les raisons pour lesquelles un accord sur notre ambitieux plan de relance, NextGenerationEU, est nécessaire pour soutenir l’économie. Pour cette année et l’année prochaine, nous pouvons nous attendre à un rebond, mais nous devrons faire preuve de vigilance à l’égard du rythme différencié de la reprise. Nous devons continuer à protéger les travailleurs et les entreprises et coordonner étroitement nos politiques au niveau de l’UE afin de garantir que nous sortirons plus forts et unis de cette crise ».

Paolo Gentiloni, commissaire chargé de l’économie, a quant à lui déclaré: « Le coronavirus a aujourd’hui coûté la vie à plus d’un demi-million de personnes dans le monde, nombre toujours en croissance (dans certaines parties du monde à un rythme alarmant). Les présentes prévisions montrent par ailleurs les effets économiques dévastateurs de cette pandémie. La réponse politique dans toute l’Europe a contribué à atténuer le coup porté à nos concitoyens, mais la situation continue à créer de plus en plus de divergences, d’inégalité et d’insécurité. C’est pourquoi il est si important de parvenir rapidement à un accord sur le plan de relance proposé par la Commission, afin d’insuffler à nos économies plus de confiance et plus de moyens financiers en cette période si difficile ».

La reprise devrait produire ses effets au second semestre 2020.

L’incidence de la pandémie sur l’activité économique avait déjà été considérable au premier trimestre 2020, même si la plupart des États membres n’ont commencé à introduire des mesures de confinement qu’à la mi-mars. Avec une période d’interruption et de confinement beaucoup plus longue au deuxième trimestre 2020, la production économique devrait se contracter nettement plus que durant le premier trimestre.

Toutefois, les premières données pour mai et juin semblent indiquer que le pire pourrait être passé. La reprise devrait produire ses effets au second semestre de l’année, même si elle devrait rester incomplète et inégale d’un État membre à l’autre.

Le choc pour l’économie de l’UE est symétrique en ce que la pandémie a frappé tous les États membres. Toutefois, tant l’intensité de la baisse de la production en 2020 que la force du rebond en 2021 devraient être sensiblement divergents. Les différences de niveau d’incidence de la pandémie et de vigueur de la reprise dans les États membres semblent désormais devoir être encore plus prononcées que ce qui avait été prévu au printemps.

Perspective inchangée en ce qui concerne l’inflation
Les perspectives globales au sujet de l’inflation ont peu évolué depuis les prévisions du printemps, même si les facteurs d’orientation des prix ont connu des changements importants.

Alors que les prix du pétrole et des denrées alimentaires ont augmenté plus que prévu, l’effet de cette hausse devrait être compensé par les prévisions économiques plus défavorables et par l’effet des réductions de TVA et des autres mesures prises dans certains États membres.

Selon l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), l’inflation dans la zone euro est maintenant attendue à 0,3 % en 2020 et à 1,1 % en 2021. L’inflation pour l’ensemble de l’UE devrait s’établir à 0,6 % en 2020 et à 1,3 % en 2021.

Risques exceptionnellement élevés
Les aléas qui entourent ces prévisions sont extrêmement élevés et surtout de nature baissière.

L’ampleur et la durée de la pandémie, ainsi que les mesures de confinement qui pourraient s’avérer nécessaires à l’avenir, demeurent pour l’essentiel inconnues. La prévision repose sur le postulat selon lequel les mesures de confinement continueront à s’atténuer et qu’il n’y aura pas de «deuxième vague» d’infections. Il existe des risques considérables que le marché du travail subisse des atteintes à long terme plus fortes et plus nombreuses que prévu et que les difficultés de liquidité se transforment en problèmes de solvabilité pour de nombreuses entreprises. La stabilité des marchés financiers est potentiellement menacée et il existe un danger que les États membres ne coordonnent pas suffisamment leurs mesures politiques. Une absence d’accord sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE pourrait également entraîner une baisse de la croissance, en particulier pour le Royaume-Uni. De manière plus générale, les politiques protectionnistes et un éloignement excessif des chaînes de production mondiales pourraient également avoir une incidence négative sur les échanges et l’économie mondiale.

Il existe également des aléas haussiers, tels que la disponibilité précoce d’un vaccin contre le coronavirus.

La proposition de la Commission relative à un plan de redressement, axée sur un nouvel instrument intitulé NextGenerationEU, n’est pas prise en compte dans les présentes prévisions étant donné qu’elle doit encore faire l’objet d’un accord. Un accord sur la proposition de la Commission est donc également considéré comme un aléa haussier.

Plus généralement, un rebond plus rapide que prévu ne peut être exclu, en particulier si la situation épidémiologique permet de lever plus rapidement qu’anticipé les restrictions restantes.

Vous noterez les forts facteurs d’incertitudes, à la hausse, comme à la baisse. Soit nous avons un vaccin rapidement, ce que j’appelle les indicateurs de fin de crise, soit nous traînons en longueur cette crise sanitaire avec des confinements et déconfinements en yo-yo ce qui sera mortifère pour la croissance économique.

Tout est possible, raison pour laquelle mieux vaut se préparer au pire en espérant le meilleur !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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