Combattre la baisse des revenus à la retraite avec l’assurance-vie

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Par Arthur Poisot Modifié le 23 mars 2023 à 9h54
Assurance Vie Placement Epargne Retraites
@shutter - © Economie Matin
1 600 milliards ?L'assurance-vie a représenté plus de 1 600 milliards d'euros en 2016.

Se constituer une retraite complémentaire n’a jamais été aussi important. De nombreux produits proposent de répondre à cet objectif mais n’est-ce pas dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes ?

Notre système de retraite par répartition, malgré tous ses avantages, est entré depuis plusieurs années dans une zone de turbulence. Avec une estimation de 1,5 actif pour un retraité en 2035 (contre 2,17 aujourd’hui), les pouvoirs publics n’ont d’autre choix que de baisser les pensions. Baisse qui se traduit aujourd’hui par la solution la plus acceptable politiquement : la hausse de l’âge de départ à la retraite. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) estime d’ailleurs dans son rapport annuel de 2016 que l’âge moyen de départ en retraite en 2035 sera de 64 ans contre 61,5 actuellement.

Les solutions retraites supplémentaires qui sont proposées (Préfon, Perp, Madelin) présentent des avantages, notamment en termes de fiscalité en phase de capitalisation. Mais leur principal défaut est l’obligation de sortir tout ou partie de ce capital en rente viagère. Le risque est réel de ne pas retrouver la totalité du capital acquis. Ajoutez-y l’impossibilité de bénéficier de ce capital en cours de constitution, la difficulté à transmettre la rente aux enfants et vous obtenez une solution retraite finalement assez peu avantageuse

Il existe pourtant un produit qui est présent dans presque tous les ménages français et qui offre de nombreux avantages dans la constitution d’un capital utile pour la retraite : l’Assurance Vie. Avec plus de 1 600 milliards d’euros en 2016, il s’agit du placement préféré des français. On connait la fiscalité très allégée de l’Assurance-Vie lors de la transmission, mais il ne s’agit là que d’un seul aspect d’un produit aux multiples facettes.

L’Assurance-Vie est en effet une excellente option pour capitaliser sur le long terme. Les contrats multisupports qui sont proposés par les Conseillers en Gestion de Patrimoine Indépendant et les banques privées permettent, par la variété des Unités de Comptes proposées (actions, obligations, immobilier etc…), de bénéficier d’un rendement adapté et d’un risque maitrisé. On peut alors s’affranchir du rendement de plus en plus décevant des fonds en euros.

Les nombreuses options de gestions disponibles (sécurisation des plus-values – sécurisation progressive – arbitrages programmés) offrent la possibilité de sécuriser, dynamiser ou adapter la gestion du portefeuille présent sur le contrat en fonction des intérêts et objectifs du client mais également des cycles économiques. Pour optimiser la sécurisation, il est également conseillé de procéder à des multi souscriptions, c’est-à-dire d’investir chez deux ou trois assureurs en fonctions des capitaux placés, afin de réduire le risque porté par chaque assureur.

Ajoutons également la fiscalité attractive de l’assurance vie en cours de capitalisation. Seul le fonds euro supporte des prélèvements sociaux chaque année au taux actuel de 15,5%. Aucun impôt ni prélèvement n’est dû sur la plus-value générée par les unités de compte si le souscripteur ne procède à aucun rachat. Avantage non négligeable, en cours de capitalisation, l’Assurance-Vie reste un véritable couteau suisse du patrimoine. Elle peut servir de garantie à un prêt, faire office de facilité de trésorerie (Avance), protéger l’entrepreneur (garantie de passif) et reste bien entendu liquide et disponible en cas de besoin.

Efficace et pertinente pour capitaliser, l’Assurance vie dévoile également tout son intérêt pendant la phase de décapitalisation, c’est-à-dire la retraite. Une stratégie efficace consiste à réorganiser le patrimoine autour de l’assurance vie pour bénéficier de ses nombreux avantages. On veillera à procéder à cette réorganisation avant 70 ans pour bénéficier de l’optimum fiscal en termes de transmission.

Le principal d’entre eux est la fiscalité sur les plus-values : un prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5% (ou le taux marginal d’imposition s’il est plus favorable) après 8 ans de vie du contrat, après abattement de 4600€ pour une personne seule ou 9200€ pour un couple plus les prélèvements sociaux. On constate rapidement l’intérêt de vendre une partie du patrimoine immobilier, soumis aux revenus fonciers très fortement taxés, pour placer le produit de la vente sur un contrat d’assurance vie bien géré. Ce faisant, le souscripteur pourra profiter de l’autre avantage de l’assurance-vie : la liquidité. Il aura alors le choix de faire varier ses rachats, périodiques ou ponctuels, pour se créer un revenu complémentaire souple et faiblement fiscalisé en fonction de ses besoins.

Attention cependant à ne pas trop « charger » l’Assurance-Vie, l’administration fiscale réintégrera les versements manifestement exagérés au regard de la situation du souscripteur dans la succession. Pendant toute sa retraite, le souscripteur gardera la main sur la totalité de la somme capitalisée. Il sera également assuré de ne pas perdre ce capital en cas de décès car il sera versé en totalité aux bénéficiaires du contrat. Souvent vue comme un « complément » pour la retraite comparée aux Perp et Madelin, l’Assurance Vie doit retrouver un rôle central dans la stratégie retraite de chacun tant elle présente d’avantages.

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Arthur Poisot, conseil en gestion de patrimoine, membre du réseau Fiducée Gestion Privée

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