En quelques décennies, beaucoup de progrès ont été accomplis sur la question de l’égalité des sexes. Ces évolutions ont bousculé les codes et parfois mis dos à dos les hommes et les femmes.
Oui, nous sommes différents. Non, nous ne sommes pas concurrents. Nos qualités, nos visions, nos modes de fonctionnement sont complémentaires, nécessaires les uns aux autres, quelles que soient les sphères politiques, sociales et économiques.
30 % des chefs d'entreprises sont des femmes
En matière de gouvernance entrepreneuriale, les femmes représentent 30% des chefs d’entreprise et 10,3 % des membres des comités exécutifs et de direction des entreprises du CAC 40. Si beaucoup reste à faire, les femmes ont prouvé ces dernières années, et notamment en période de récession, leur meilleure performance financière. N
otre approche en « bonne mère de famille », notre vision à plus long terme, notre gestion plus maîtrisée du risque, ou encore notre bienveillance vis-à-vis des clients et des collaborateurs insufflent de nouvelles stratégies et pratiques.
Ainsi, d’après l’étude « Women Matter » réalisée par McKinsey depuis 2007, sur le plan de organisationnel, « La corrélation entre excellence organisationnelle et présence des femmes dans les organes de direction nous a semblé frappante », déclarent les rapporteurs. En outre, toujours selon cette étude, entre 2007 et 2009, la rentabilité opérationnelle annualisée des entreprises dont le comité exécutif est le plus féminisé est supérieure de 56% à celles dont le comité est entièrement masculin.
Moins de défaillances d'entreprises avec les femmes
Enfin, selon une étude menée par l’agence Manageo parue en septembre 2011, les TPE et les PME dirigées par des femmes connaîtraient trois fois moins de défaillances avec 21,9 % d’ouvertures de procédure collective – redressements et liquidations judiciaires -, contre 78,1 % pour les entreprises dirigées par les hommes.
Pourtant, parce que nous devons toujours travailler plus pour démontrer que nous sommes à égales compétences des hommes, nous restons trop souvent perçues comme des théoriciennes, des « bachoteuses ». Généralement maintenues à l’écart de l’opérationnel, nous peinons également à intégrer des métiers ou des secteurs d’activités à fortes dominantes masculines. Enfin, lorsque nous souhaitons créer notre propre entreprise, nous rencontrons plus de difficultés que les hommes à trouver des financements.
La gouvernance au féminin est en marche mais beaucoup reste à faire... Et si la résistance à l’égalité des chances en entreprise venait autant des femmes que des hommes ? Pétries de nos modèles féminins familiaux, de nos inconscients culturels et sociétaux, nous sommes les premiers vecteurs de ces stéréotypes et a priori handicaps. Ne renonçant à aucune de nos exigences, nous nous imposons une triple responsabilité, celle de réussir notre vie d’épouse, de mère et de dirigeante, au risque parfois de réagir en reine mère dans la ruche masculine !
Si nous arrivons à travailler sur nous-mêmes, à nous libérer de nos propres freins et de notre « plafond de verre », nous pourrons sûrement plus facilement ouvrir notre réseau et convaincre les hommes que permettre aux femmes de progresser est dans l’intérêt de tous et une bonne décision d’affaires !