La BPCE (Banque Populaire et la Caisse d’Épargne) frappe la première. La banque répercute à ses clients les taux négatifs qui lui sont appliqués par la banque centrale. Dit autrement, la banque facture des commissions pour les comptes créditeurs en banque.
C’est comme si votre banquier venait vous voir et vous disait :
« Cher monsieur BonPère, dorénavant vos dépôts seront taxés. » Si vous avez bien suivi vos cours d’économie lorsque vous étiez étudiant, vous lui répondrez sans doute : « Monsieur le banquier… mes dépôts ne font-ils pas vos crédits ? Vous travaillez et gagnez de l’argent avec MON argent que vous transformez en prêt long terme. C’est bien votre business non ? Alors pourquoi dois-je vous payer une taxe sur MON argent qui VOUS rapporte ? »
Votre banquier vous expliquera alors la chose suivante : « Mais monsieur BonPère… rendez-vous compte de ma situation… Vous avez mis 10 000€ sur votre compte courant. Soit je fais travailler cet argent en le transformant en crédit. Mais s’il n’y a pas de demande… je suis obligé de déposer votre argent chaque nuit à la banque centrale ! Et la banque centrale me facture à chaque fois 0,4% (prorata temporis). Donc votre argent me coûte de l’argent mon cher Bonpère… Vous comprenez ? »
Non… Vous n’y comprenez rien. Votre logique est restée scotchée sur le carreau. Votre esprit rationnel est pris en défaut. Si, bientôt, vous percevez de l’argent en contractant un emprunt immobilier et que les déposants qui sont à l’origine du prêt sont prélevés… ce n’est pas normal.
Nous expérimentons quelque chose qui relève l’absolue irrationalité
C’est ainsi. Les banques centrales ont tellement injecté d’argent qu’il y en a trop dans le circuit. On ne sait plus qu’en faire. Et comme en face la demande de crédit n’est pas là… on se retrouve avec trop d’argent sur les bras. L’économie réelle n’a pas faim. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif… surtout lorsqu’ il est déjà surabreuvé de liquidités en tous genres… Alors l’argent reste coincé dans les sphères financières, crée des bulles et enrichit les plus riches. Nous caricaturons, nous direz-vous. Peut-être. Mais sur le fond, n’est-ce pas ce qui se passe ?
Les entreprises taxés par la BPCE, à quand les particuliers ?
La répercussion des taux négatifs sur votre compte courant, vous n’y avez jamais cru ? Vous vous disiez que c’était bon pour les Suisses, les Allemands, les Suédois… mais qu’en France cela n’arriverait jamais ? Et bien si. Nous y sommes. Dorénavant, les dépôts bancaires des grandes entreprises seront taxés à hauteur de 0,4% par la BPCE. Le mouvement est lancé, les autres banques suivront, nécessité de reconstituer leurs marges oblige. Et nous pouvons d’ores et déjà vous décrire l’étape suivante : il y aura extension de cette politique aux comptes courants des particuliers. Mais bien sûr, là encore vous n’y croyez pas… et pourtant, c’est déjà le cas chez certains de nos voisins européens.
Il y a une parade… pour l’instant
Les assureurs l’ont bien compris et ont été les premiers à s’engouffrer dans cette brèche. Ces derniers disposent de montagnes de cash ; or les déposer à la banque centrale leur coute 0,4%. Et 0,4% sur des milliards d’euros, cela finit par coûter très cher. Du coup, le réassureur Munich Re, plutôt que de payer cette pénalité, commence à retirer son argent de la BCE et le transformer en cash (argent « sonnant et trébuchant »), cash qu’il stocke dans des coffres. Là au moins, pas de ponction. Les caisses d’épargne bavaroises, aussi fières que rebelles, font de même. Vous l’avez compris, pour contourner la taxation, il faut débancariser son argent, le conserver en cash.
Mais la fuite des dépôts est une horrible menace pour les banques… Voilà pourquoi les transactions cash sont limitées en France à 1 000 euros. Voilà aussi pourquoi la BCE a décidé il y a quelques jours de ne plus imprimer le billet de 500€. Bannissement du cash, répression financière… cher lecteur les temps sont durs. L’étau chaque jour se resserre. La suppression du cash vous obligera à laisser votre argent sur votre compte. Les taux négatifs pourront alors s’enfoncer en territoire négatif pour vous obliger à dépenser votre argent pour faire tourner l’économie réelle.
Dépenser ou être taxé, telle sera alors l’alternative
(Et ne nous dites pas que c’est impossible, la société sans cash existe déjà. En Suède) La banque centrale sera alors arrivée à ses fins. Mais à quel prix ! Au prix de votre liberté de choix, cher lecteur. De votre liberté tout court. Le système monétaire et financier basé sur le crédit sans fin, et piloté d’en haut de façon ultra-centralisée, est devenu incohérent, détraqué. Une véritable fuite en avant, effrénée, dans une voie sans issue…
Depuis des millénaires c’est toujours la même histoire :
Trop d’argent tue la valeur de l’argent.
Et trop de dettes étouffe le système de production et la création de richesses réelles.
Une grande purge est inévitable. Une table rase de tout. Le grand soir… C’est ainsi que se sont toujours soldées les périodes de folie monétaire. Et la bonne nouvelle, c’est que nous pourrons alors rebondir. Repartir de zéro. Renaître.
Tout n’est, et n’a toujours été que cycle, cher lecteur
Voyez le crédit comme l’univers. Sa perpétuelle expansion, va ralentir, s’arrêter, puis se contracter brutalement et imploser sur lui-même sous son propre poids. C’est le big crunch. Mais je n’ai pas de réponse précise à la question qui brûle vos lèvres : « Où diable en sommes-nous dans ce cycle qui a débuté en 1971 avec la fin de la convertibilité du dollar en or »
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