Malgré une conjoncture très favorable qu’aucun Président n’ait jamais connue, la France ne parvient pas pour l’instant à faire réellement reculer son chômage. Et pourtant…
Le pétrole est au plus bas (niveau égal à 2004) L’Euro également bat des records de baisse. Les taux d’intérêts sont au plus bas, y compris ceux pour payer notre dette. Les Etats-Unis vont mieux, l’Allemagne aussi ; nos deux principaux moteurs de soutient économique. L’Europe entière s’est réveillée avec une croissance meilleure et surtout des niveaux de chômage qui ont baissé dans presque tous les pays.
Alors que se passe t-il en France pour que notre économie ne reparte pas encore ? La première réponse : La cassure brutale de l’évolution positive de 2011, stoppée après le 06 mai 2012 et les mesures très néfastes qui se sont ensuite abattues sur la France. Une extraordinaire hausse des prélèvements de 69 milliards entre 2011 et 2013, c’est le constat dressé par la rapporteure générale du Budget à l’Assemblée, Valérie Rabault (PS) lors du débat d’orientation des finances publiques en juillet 2014.
Après trois années de baisses de prélèvements, entre 2008 et 2010, ceux-ci ont recommencé à augmenter en 2011, avec les plans de rigueur successifs du gouvernement Fillon et ses 18 milliards de prélèvements supplémentaires. Le coup de grâce a été 2012 avec ses 22 milliards et surtout 2013 avec 29 milliards, portant ainsi les prélèvements à un taux historique de 46,2% du PIB. La dépense publique atteignant elle aussi, un niveau jamais atteint à 57,1% du PIB. La dette quant à elle, va prochainement dépasser les 100% du PIB.
Les causes principales :
Gel du barème sur l’impôt par deux fois
Diminution des allégements de charges
Hausse des cotisations sur les revenus du capital
Hausse de la TVA
Contribution exceptionnelle d’ISF
Refiscalisation des heures supplémentaires
Décalage des revalorisations des retraites
Gel des pensions de retraites et même diminution en fonction des revenus
La liste n’est pas exhaustive…
La fameuse baisse du chômage annoncée pour fin 2013 et la croissance tant attendue, ne pointant toujours pas leur nez, le gouvernement a totalement changé de cap. Tandis que les premiers textes budgétaires du quinquennat prévoyaient des hausses d’impôt frappant uniformément ménages et entreprises, c’est tout l’inverse qui s’est produit ensuite :
Création du Pacte de Responsabilité et de Solidarité
34 Plans pour l’industrie
Le Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l’Emploi (CICE)
Le Zéro charge pour les entreprises sur le Smic et ensuite sur 1,6 Smic
Les baisses d’impôts sur les plus faibles revenus
Les Lois Macron Etc…
Nous sommes début 2016, et rien n’y a fait, le chômage depuis l’arrivée de François Hollande a augmenté de 720.600 chômeurs de catégorie A à fin novembre. Celui des plus de 50 ans de 884.700 de plus, soit 2,437 millions dont 800.000 ayant plus de 3 ans de chômage et 527.000 jeunes de moins de 25 ans. Si l’on compare les 43 mois (sur 60 mois du quinquennat) sous Hollande aux cinq ans de Sarkozy, c’est à peu près identique, sachant qu’en plus, il y avait eu une crise sans précédent en 2008 sous le quinquennat précédent. Il faut donc constater que pour l’instant la relance par la dépense publique n’a eu aucun impact ou presque sur la croissance.
A titre de comparaison :
Tous les pays qui ont utilisé la relance publique, sont ceux dont la croissance est la plus faible.
La dépense publique est corrélée à la baisse des investissements et au faible niveau d’emplois.
Il est constaté aussi, qu’au dessus de 35% du PIB, la dépense publique accroît la dette.
La France qui est championne de la relance publique a une situation économique des plus dégradée.
Et pourtant notre gouvernement veut encore s’endetter en lançant un nouveau plan de nouvelle baisse d’impôt sur le revenu pour 2015, après celle prévue cette année pour 3 millions de ménages. Il veut aller plus loin et pourrait cibler jusqu’à 5 millions de ménages dans le budget 2015. Une enveloppe de 2 milliards d’euros est prévue à cet effet d’ici à 2017.
Il est un facteur qui devrait alerter nos gouvernants. Plus le taux de seniors sans emploi est élevé, plus le chômage des jeunes est important, y compris le chômage global. (En France, le taux de chômage des jeunes est complètement faussé par le nombre exorbitant d’emplois aidés, 450.000 en 2015, pour 527.000 restants inscrits) On peut noter également, qu’une personne qui part en retraite vers 60 ans, fait perdre la valeur économique de quatre jeunes embauchés.
Actuellement, pour deux départs en retraite, il n’y a qu’une embauche. Autre analyse : deux salariés qui deviennent chômeurs, c’est sous trois mois un chômeur de plus. Par contre l’inverse est vrai : c'est-à-dire que deux chômeurs qui retravaillent, sous trois mois, c’est un chômeur en moins. Constat : Tant que l’on n’aura pas augmenté les temps de travail et d’activité, le chômage ne pourra pas disparaître ou que diminuer partiellement dans des périodes économiques mondiales favorables. Cela en est ainsi depuis plus de plus de 40 ans.
Ce qui manque donc, c’est un niveau de PIB bien supérieur. L’augmentation des dépenses, les remboursements et intérêts de la dette, le niveau excessif des prélèvements ont gravement endommagé notre compétitivité. Une entreprise qui n’a plus du tout de marge, c'est-à-dire, un chiffre d’affaire insuffisant avec bien sûr aucun résultat négatif depuis des lustres, ne peut survivre ou que vivre en léthargie.
Que faire alors pour retrouver ce niveau idéal de PIB en rapport à la dépense publique ? Le niveau de PIB étant proportionnel aux heures travaillées sur la durée de vie, la seule solution : Augmenter le nombre d’heures travaillées. La conjoncture ne le permettant plus, le seul qui en a la possibilité c’est le gouvernement, en commençant par « passer » les 40 heures. Ce serait sous trois mois, une relance de la consommation, des nouvelles rentrées de charges pour toutes les caisses ; Sécurité Sociale, Retraites, chômage…y compris de l’état, et sous un an, des impôts supplémentaires. Mais aussi des rentrés de TVA très importantes…
Alors à quand cette loi ? Qui en aura le courage !