Ces dernières semaines, la croissance anglaise a été plus dynamique que prévu. La Banque d’Angleterre a relevé les prévisions de croissance de son produit intérieur brut. En effet, en 2016, le PIB britannique s’établira à 2,2 % contre 1,5% pour la France.
Les Anglais ont relativement bien réagit après le référendum du 23 juin. Il n’y a pas eu de licenciements massifs ou une crise financière à la City. Avec un emploi préservé, le taux de chômage s’est stabilisé et les prix dans l’immobilier résidentiel n’ont pas baissé. Contrairement aux prévisions des analystes, cette confiance s’est traduite par une consommation plus élevée durant l’été 2016. Lors de sa réunion du 2 novembre, le Comité de politique monétaire de la banque centrale britannique a maintenu son taux directeur à 0,25% (niveau historiquement bas) pour soutenir l'économie domestique (entreprises, ménages). La dévaluation de la livre sterling a entraîné une augmentation de 20% des produits importés en dollars et de 17% en provenance de l’Union Européenne.
À titre d’exemple, en ce mois de novembre, les Britanniques vont payer leurs ordinateurs et téléphones Apple jusqu’à 20% plus cher. Les entreprises étrangères réajustent leurs prix afin de continuer à réaliser les mêmes bénéfices qu'avant le Brexit. L’inflation qui avait disparu depuis la crise des subprimes sera bien de retour en 2017. Par ailleurs, les augmentations sur les produits importés entraîneront une augmentation de l’inflation. Celle-ci impactera la consommation des ménages britanniques. Selon la Banque d’Angleterre, l’inflation devrait se situer à 1,3% en 2016 et à 2,7% en 2017. Si l’inflation devenait trop importante et s’installait dans la durée, les Britanniques en payeraient les conséquences au niveau de la croissance et de l’emploi. En cas d’inflation élevée, la Banque d’Angleterre sera amenée à augmenter son taux directeur à plusieurs reprises. Les marché actions et obligataires anglais se corrigeront ipso facto.
Si les Britanniques consomment moins, ils achèteront moins de produits importés. Dans ces conditions, il y aura un manque à gagner pour les entreprises européennes et françaises puisqu’elles exporteront moins en Grande Bretagne. Moins d’exportations c’est moins de chiffre d’affaires et de bénéfices pour les entreprises. Dans un environnement inflationniste, les perdants seront plus nombreux que les gagnants.