Cette semaine, comme dans des milliers de communes de France, nous étions une nouvelle fois rassemblés sur la place de la Mairie de Mennecy, comme nous l'avions été il y a bientôt six ans après les attentats de Charlie hebdo et de l'hyper Casher.
Depuis six ans, les attentats se sont multipliés.
Ici, on écrase des gens venus fêter le 14 juillet ou assister à un concert. Là, on exécute à bout touchant des enfants d'une école juive. Ailleurs, on vient tuer chez eux un couple de policiers ou autre part, on égorge un prêtre dans son église...
Depuis six ans, les tentatives d'attentats se sont multipliées, et heureusement la plupart ont été évitées grâce à la vigilance et au dévouement de nos services de sécurité.
Mais depuis six ans, nous sommes-nous vraiment posé la question d'un modèle de société où la République, parce qu'elle a renoncé à être combattante, qu'elle a renoncé à imposer par tous les moyens ses valeurs, à toutes et à tous, à toutes les religions, est devenue victime et laisse ses enfants être massacrés les uns après les autres ?
Nous ne payons pas seulement les actes criminels de quelques déments fanatisés mais aussi et surtout le résultat d'une lâcheté et d'un renoncement collectif.
Depuis 30 ans, au nom d'une vision dévoyée des droits de l'homme, nous avons accepté d'accueillir ceux qui ne pouvaient exercer leurs prosélytismes et leurs visions intégristes de la religion dans leurs pays et ceux qui souhaitaient transposer leurs modèles en dehors de leurs frontières dans une vision universaliste de leurs croyances.
Nous avons laissé faire, nous avons laissé proliférer une vision intégriste de la religion, parfois même à la lisière de nos institutions.
Que les choses soient claires, fervent défenseur de la liberté d'expression et de la laïcité, mon propos n'est pas ici de condamner l'Islam mais bien l'islamisme et notre incapacité à lutter contre.
Nous n'avons eu de cesse d'accepter les atteintes portées à notre mode de vie pour "acheter" une forme de paix sociale qui fait aujourd'hui le lit de l'islam radical : menus communautaires, séparation des hommes et des femmes dans certains lieux publics et certaines associations, utilisation à des fins prosélytes de certaines associations sportives, refus de soin dans des hôpitaux par des médecins du sexe opposé, remise en cause d'un certain nombre de thèmes d'enseignement, acceptation de fait du voile intégral dans l'espace public alors que la loi le proscrit, déscolarisation d'enfants par milliers pour être éduqués dans des écoles privées hors contrat ou au domicile de parents sans se demander s'ils ont la moindre compétence pour apprendre à lire et écrire à leurs enfants, embauches dans les services publics d'individus fichés S, clientélisme éhonté d'une partie de la classe politique, multiplication de boutiques proposant dans leur devanture des Burkas (contraires à la loi) pour enfants, etc. etc. etc..
Ce que la République n'a pas accepté de la part des religions chrétiennes ou juives, elle l'accepte depuis quelques années de la part de l'islam en raison d'une culpabilité - entretenue par ceux qui veulent la détruire - du fait de la colonisation et la décolonisation qui s'est achevée depuis maintenant trois générations !
Le Gouvernement annonce aujourd'hui un certain nombre de mesures telles que l'expulsion de quelques 250 personnes, la fermeture d'associations et de mosquées dont celle de Pantin qui a relayé les messages de haine à l'encontre de Samuel Paty ou encore le renforcement du contrôle des réseaux sociaux.
La belle affaire !
250 personnes ce n'est même pas la réalité du nombre de radicalisés dans certains quartiers.
Il s'agit là d'une goutte d'eau.
Fermer une mosquée ou une association lorsque l'on n'interdit pas de prêches ou que l'on ne met pas hors d'état de nuire ceux qui ont véhiculés des messages aboutissant à un acte terroriste et qui continueront à le faire ailleurs n'est qu'un coup d'épée dans l'eau.
S'attaquer seulement aux réseaux sociaux qui ne font que relayer des propos et des idées, c'est tuer le messager mais laisser prospérer le véritable coupable.
Et pourtant aucun autre pays au monde n'offre une telle liberté individuelle de pratiques religieuses ou d'engagement politique que la France.
Nous n'avons même plus conscience de la chance qui est la nôtre, au regard de l'espace et de l'histoire.
Nous avons confondu tolérance des pratiques religieuses et tolérance d'actes qui ont pour but de faire croître une religion dans l'espace public, ce qu'interdit la loi, au détriment de libertés collectives durement conquises et fruit de notre histoire.
Désormais l'alternative est claire.
Soit notre pays est capable de remettre en cause son modèle, pour imposer à nouveau que les valeurs républicaines et laïques sont intangibles, inattaquables, même indiscutables et qu'elles priment sur tout.
Soit notre État sanctionne tous ceux qui portent atteinte à notre pacte social. A défaut, nous continuerons, semaine après semaine, à enterrer nos morts car nous n'aurons pas mis fin à un système qui ne produit plus seulement des citoyens républicains, mais aussi des intégristes religieux qui ne veulent qu'une chose, la disparition de la République et de ses valeurs fondamentales d'unité, de laïcité et de liberté au profit de la mise en place d'une théocratie.