Clair-obscur…Ainsi pourrait s’ouvrir l’année 2020, au moment où la scène internationale est marquée par des incertitudes politiques et économiques qui pèsent sur les échanges commerciaux et sur la croissance mondiale. Cependant, le retournement conjoncturel global semble s’atténuer et l’activité économique de la zone euro devrait se maintenir grâce à la solidité de la demande intérieure.
Dans ce contexte, les prévisions de la croissance française et la confiance en l’économie fluctuent au gré de ces aléas mais aussi des réformes, dont celle de la retraite.
Face à ces paramètres, les Français font évoluer leur stratégie patrimoniale, particulièrement l’utilisation de leurs liquidités. Ils ont récemment déclaré à l’institut ODOXA (décembre 2019), leur volonté d’épargner davantage (51%), ceci dans une proportion bien supérieure par rapport aux pays d’Europe du nord par exemple. Le critère de sécurité de leur placement est pour eux le plus important dans un produit d’épargne (39%). Pour autant et dans une proportion identique, la disponibilité compte énormément pour eux. C’est d’ailleurs une spécificité propre à l’hexagone là où les Britanniques, privilégient pour leur part, la quête de performance.
Face à la réforme des retraites en cours, 69% d’entre eux estiment que le système actuel comme celui à venir, ne leur permettra pas de bénéficier d’une pension convenable. De fait, ils envisagent de souscrire à un produit de retraite complémentaire. Les séniors sont d’ailleurs trois fois plus nombreux que les jeunes à le faire. Ce qui explique sans doute pourquoi la France détient la palme de la souscription pour ce produit en Europe, loin devant l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Plus généralement, la retraite constitue un sujet d’angoisse pour les Français qui rêveraient de partir à 60 ans, mais pronostiquent qu’ils partiront à 66 ! Cette angoisse sur les retraites a aussi pour conséquence d’inciter plus d’un Français sur cinq (21%) et près d’un cadre sur deux (42%) à envisager d’ouvrir un Plan d’Epargne Retraite.
Enfin, une majorité de Français (51%) pense que les banques vont répercuter les taux négatifs sur leurs clients. Or, cette répercussion potentielle choque profondément les Français : 90% d’entre eux ne trouveraient pas cela normal. Conséquence de ces taux faibles, voire négatifs : près d’un Français sur quatre (22%) serait aujourd’hui enclin à se tourner davantage vers des placements plus « risqués » pour un meilleur rendement.
Un baromètre intéressant pour les Conseillers en gestion de patrimoine qui devront intégrer le fait que le client final attend finalement des espérances de rendement en trois temps : court, moyen et long terme, tout en préservant la disponibilité. Mais aussi qu’il est à la recherche de conseils et solutions pour compléter sa retraite. Un vrai challenge puisque 28% des Français estiment que les CGP sont tout à fait aptes à les conseiller dans leur placement. Cependant, ils se tournent toujours en priorité vers les établissement financiers (57%) et ou leurs proches (41%) en premier lieu, faute de connaître suffisamment notre métier. Dans le contexte que nous abordons, contexte économique et des réformes, les CGP ont donc une vraie carte à jouer pour augmenter leur notoriété auprès des consommateurs. Seuls 39% d’entre eux déclarent les connaître à ce jour (Source APECI).
La loi PACTE, qui promeut l’éducation financière devrait être un bon outil de développement également pour mettre en valeur leur savoir-faire. Soucieux de rendre accessible la matière financière au plus grand nombre, les Français trouveront auprès d’eux, de véritables experts, accompagnateurs de croissance.