Les derniers sondages resserrent les voix séparant les 4 principaux candidats avec une poussée de M. Melenchon au détriment principalement du candidat du Parti Socialiste M. Hamon et du candidat de la droite « classique » M. Fillon. Remarquons au passage que l’addition de ces deux candidats de Gauche (excluant les partis extrême gauche totalisent environ 27% des voix, ce qui correspond aux scores de premier tour de la gauche classique (P.S.) lors des dernières élections.
Mme Le Pen fait, à la lecture des sondages, son score habituel, proche des 25%. Le grand perdant est donc M. Fillon représentant la droite.
Signalons que les sondages mettent en évidence le nombre d’indécis soit environ 7 millions d’électeurs qui ne se sont pas décidés réellement. La Presse évoque la possibilité d’un vote utile du dernier moment qui rabattrait inévitablement la donne actuelle.
L’évocation d’un second tour Mélenchon/le Pen a fait immédiatement décalé le taux de la dette française avec un spread contre Bund qui est passé de 60 centimes à 65 centimes ce matin. Le point haut de ce spread était à 90 centimes, il y a quelques semaines.
Nonobstant la remontée de M. Mélenchon, les sondages plaident toujours pour un second tour confrontant Mme Le Pen et M. Macron. Et le vote « utile » impliquerait l’élection de M. Macron.
A court terme et jusqu’à dimanche prochain, la capacité de rebond du marché français sera limitée et dépendra de l’évolution des sondages.
Notons la hausse de la volatilité du CAC à 28.44 points et la hausse des échanges traités ce jour en matinée.
Beaucoup d’investisseurs se sont couverts ces derniers 15 jours soit par vente de contrats Futures CAC 40 soit par des stratégies optionnelles jouant les écarts à la baisse (Put à niveaux différents échéance 28.04.17 ) appelé communément Butterfly).
Il est évident que les marchés ne peuvent apprécier la probabilité d’un second tour avec deux candidats extrêmes d’autant plus que leur programme est anti-européen et même avec un retour à la monnaie nationale.
Comme dans de nombreux pays, l’électorat exprime pour partie le rejet des partis traditionnels et les affaires entourant M. Fillon sont au détriment de l’alternance habituelle à laquelle nous étions habitués.
C’est donc une période d’incertitude avec le risque politique qui s’ouvre sur les marchés financiers sauf à avoir de nouvelles lectures de sondage. Si nous avons pu constater au cours de la semaine passée, un flux positif de 900 millions d’euros sur les places européennes contre une sortie conséquente des marchés actions US de l’ordre de 14 Mds de $ (en bonne partie arbitrés sur les marchés de taux US) ; Il parait évident que de nombreuses gestions ont couvert leur portefeuille via les options ou la vente de contrats Futures. Il est aussi évident que le CAC devrait sous-performer quelques temps contre Dax mais en cas de changement dans la lecture des sondages, un effet rattrapage aurait lieu.
Enfin, rappelons qu’en admettant soit un second tour Macron/Le Pen, soit Mélenchon/Le Pen, la problématique reste les élections législatives car rien ne dit que celles-ci dégageront une majorité pour le nouvel élu qui lui permettent de gouverner et surtout de réformer en profondeur la France,
dont l’immobilisme est une constante. La résultante serait d’avoir des coalitions variables en fonction des lois proposées.
Dans le cas où nous ayons soit M. Mélenchon, soit Mme Le Pen, il apparait évident qu’il n’y aurait pas d’autre alternative que de vivre une cohabitation entre un Président ne disposant pas de majorité et dont le pouvoir politique serait minoré.
Au niveau investissement, ceci fragilise bien évidemment l’Euro et devrait en toute logique favoriser les devises scandinaves et les actions de ces marchés qui pourraient servir de refuge.