Krach boursier. Semaine décisive !

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Par Charles Sannat Publié le 27 juillet 2020 à 10h48
Arabie Saoudite Krach Faillite Prevision Chute Petrole
@shutter - © Economie Matin
11%Bercy s'attend à une récession de 11% en France en 2020.

Il y a plusieurs semaines, dans une vidéo datée du 14 juin et intitulée « seconde vague, vers le grand rebond », je vous indiquais que nous devrions connaître un nouveau pic épidémique qui sera visible et entraînera des confinements sans doute locaux dans un premier temps, ou sectoriel (fermeture des restaurants, annulation des spectacles etc…) à partir du 15 août. Cette situation sera valable globalement pour tous les pays d’Europe.

Concernant les Etats-Unis, les contaminations augmentent à nouveau et le nombre de morts, qui suit avec une latence de plusieurs semaines, recommence à monter.

Logiquement, les marchés devraient commencer à cesser de monter et à se poser quelques questions sur ce qu’il faut tenter d’anticiper et de valoriser.

Pas simple pour eux, encore moins pour nous !

Vous lirez cette analyse demain, lundi 27 juillet. Nous ne sommes pas tout à fait encore à mi-chemin de ma fenêtre de prévision concernant une alerte au krach dont je vous avais parlé dans la vidéo du JT du grenier du 28 juin.

Nous entrons dans un moment décisif pour les marchés, et c’est exactement le sens de cet article de la chaîne CNBC. Voici une traduction rapide de l’essentiel.

« Voici l’une des semaines les plus critiques de l’été pour les marchés

C’est une semaine critique pour les marchés, car certaines des plus grandes grandes technologies – y compris Apple et Amazon – rapportent des bénéfices, ce qui, selon les traders, doit justifier des valorisations élevées sur le Nasdaq. Les Républicains du Sénat dévoileront leurs propositions de relance, qui pourraient aider à déterminer le succès de la reprise économique.

La Réserve fédérale se réunit dans la semaine à venir et elle devrait souligner qu’elle continuera à faire tout ce qu’elle peut pour aider l’économie.

Enfin, la première lecture du produit intérieur brut du deuxième trimestre sera publiée jeudi et montrera à quel point l’économie s’est effondrée après sa fermeture pour lutter contre le coronavirus. Dans un été de nouvelles sans fin, nous nous dirigeons peut-être vers ce qui pourrait être la semaine la plus décisive de toutes.

Au début de la semaine, les Républicains dévoileront leur proposition de plan de relance, qui sera ensuite débattue alors que les prestations de chômage améliorées expireront ce week-end.

La Réserve fédérale se réunit également et discutera probablement d’autres mesures qu’elle peut prendre. Il est peu probable, cependant, de faire des mouvements alors qu’il se terminera mercredi, sauf pour assurer aux marchés qu’il continuera à utiliser des programmes extraordinaires pour aider l’économie.

Les investisseurs regarderont également les titans de la technologie devant témoigner mercredi devant le sous-comité antitrust du pouvoir judiciaire de la Chambre. Le PDG d’Amazon, Jeff Bezos; Le PDG d’Apple, Tim Cook; Le PDG d’Alphabet, Sundar Pichai, et le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, ont tous été convoqués pour l’audience de midi qui explorera la domination du marché de leurs entreprises.

Puis jeudi, le gouvernement publiera un grand nombre d’indicateurs économiques redoutés – la première lecture officielle du produit intérieur brut du deuxième trimestre, qui devrait montrer à quel point l’économie s’est effondrée lorsqu’elle a été brusquement fermée.

Les économistes s’attendent à une contraction d’environ 35% au deuxième trimestre, suivie d’un rebond au troisième trimestre. Mais l’ampleur de ce retour pourrait être directement affectée par la quantité de stimulus que le Congrès apporte à l’économie et par l’impact que le coronavirus continue d’avoir sur les entreprises et l’activité économique.

«Je pense que l’on comprend clairement à quel point l’économie s’est appuyée sur la béquille de la relance gouvernementale, tant sur le plan budgétaire que monétaire», a déclaré Peter Boockvar, stratège en chef des investissements chez Bleakley Advisory Group. «Tout le monde surveillera ce qui remplacera les 600 dollars par semaine, et ce sera l’élément le plus important de tout plan qu’ils proposeront.»

Le paiement hebdomadaire de 600 $ à environ 30 millions d’Américains au chômage expire, et il est peu probable que le Congrès ait un plan avant que cela ne se produise le 31 juillet. Les stratèges s’attendent à ce que le montant soit réduit de moitié après beaucoup de compromis, et Boockvar a déclaré que le montant de ce paiement ont un impact direct sur l’ampleur du coup de pouce à l’économie.

La relance et les bénéfices technologiques pourraient tous deux être des catalyseurs pour les actions dans la semaine à venir.

Les bénéfices des sociétés du S&P 500 devraient baisser de 40,3 % pour le deuxième trimestre, sur la base des résultats des sociétés qui ont déjà publié des rapports et des estimations. Les bénéfices technologiques devraient connaître l’une des plus faibles baisses de bénéfices, à seulement 4,4 % en moyenne.

Le Nasdaq, qui avait atteint des sommets records cet été, a terminé en baisse pour une deuxième semaine, tandis que le Dow et le S&P 500 étaient plus élevés. Le Nasdaq était en baisse de 0,9 % à 10 363, mais il est toujours en hausse de 15,5 % pour l’année jusqu’à présent. Le S&P 500 a terminé la semaine à 3215, après une baisse de 0,3 %, sa première semaine négative en quatre. Le S&P est en baisse d’un demi pour cent depuis le début de l’année.

« Les chiffres sur les bénéfices dans l’ensemble, ils ont été plutôt bons. Le problème fondamental du marché boursier à l’heure actuelle est que les valorisations sont encore assez élevées », a déclaré Ed Keon, stratège en chef des placements à l’AMQ. «D’autres parties du marché qui semblent peut-être bon marché sur la base du prix à la comptabilisation, leurs bénéfices ont été touchés. Dans le cas de certains détaillants, compagnies aériennes, vous devez vous inquiéter du moment où leur activité va reprendre, voire jamais. »

« Les négociations bipartites entre la Maison Blanche, la Maison et le Sénat sont officiellement en cours, mais nous nous attendons à ce que les choses se passent bien avant leur adoption. Les responsables de l’administration Trump divergent également sur leurs attentes en matière de timing, qui reste optimiste d’ici la fin juillet, et peut-être jusqu’en août dans le cas le plus « réaliste» », écrit Ed Mills, stratège politique de Washington chez Raymond James.

Mills s’attend à ce que le paiement hebdomadaire de 600 $ soit ramené à 300 ou 400 $, et il a dit qu’il était possible que davantage de fonds soient donnés à un programme de protection de la paie, pour aider les petites entreprises.

La Fed discutera de sa propre relance, et certains économistes s’attendent à ce qu’elle puisse à nouveau parler de nouvelles tactiques pour maintenir les taux d’intérêt bas. Une idée est une politique de forward guidance, où la Fed orienterait plus explicitement les attentes du marché. Un autre est que la Fed utiliserait des achats ciblés du Trésor pour contrôler des taux d’intérêt spécifiques. Mais aucun nouveau programme ne devrait être annoncé« .

Pour résumer…

Il va y avoir une indication précise de l’effondrement du PIB américain, il y a une attente très forte vis-à-vis de l’alimentation en argent frais du système économique au sens large par la FED. Il y a aussi une forte inquiétude concernant le plan des 600 dollars hebdomadaires, qui représentent la somme versée aux gens qui en ont besoin parce qu’ils ont perdu leur job et qui a maintenu tout le système. Nous sommes ici clairement dans la TMM, la théorie monétaire moderne où l’Etat donne de l’argent à tout le monde pour maintenir la solvabilité de l’ensemble du système. Or nous sommes face à un moment politique où ce premier plan d’aide arrive à échéance à la fin du mois. Par quoi va-t-il être remplacé ? C’est la grande question du moment. S’il n’y a rien, alors les gamelles seront vides, et l’économie risque de connaître d’immenses difficultés sans oublier les risques sur la stabilité sociale.

La logique voudrait que la FED laisse les marchés corriger et commencer à s’effondrer afin de justifier de nouvelles interventions massives et un nouveau plan de soutien aussi bien monétaire de la part de la FED que budgétaire de la part de l’Etat fédéral qui devra intervenir pour remplir les porte-monnaie.

Nous sommes donc à un moment de bascule potentielle.

Nous devrions avoir un moment de baisse, mais nous pouvons aussi voir sorti du chapeau des autorités américaines, de quoi satisfaire les marchés.

Que faut-il ?

Environ 3 000 milliards de dollars.

Oui.

Vous avez bien lu.

Il faut 3 trilliards de dollars.

Sous quelle forme ?

Essentiellement de la relance et du salaire.

De la subvention pour les entreprises et du cash pour les ménages.

Si les autorités politiques et monétaires américaines font cela d’ici la fin juillet, alors il n’y a pas de raison que les marchés craquent puisque la solvabilité de tous et de tout le système sera assurée. L’or et les métaux précieux exploseront à la hausse, car nous serons évidemment dans la création de fausse monnaie qui ne repose sur aucune création de richesse, mais à court terme, le système continuera de tourner.

Si les autorités politiques américaines temporisent trop longtemps, alors les marchés corrigeront, inévitablement.

Pourquoi ?

Parce que vous avez des dizaines de millions d’Américains qui payent leurs courses chez Wall Mart, leur achat chez Amazon et leurs crédits bancaires sans oublier leurs loyers grâce aux 600 dollars par semaine versés par le gouvernement.

Si vous cessez cette perfusion, tout s’écroulera.

Je n’ai aucune idée de ce qu’il va se passer.

Je vous dis juste que si on perfuse il n’y aura pas de krach, et que si on débranche le malade, il aura une crise cardiaque qui nécessitera que l’on fasse à nouveau des injections pour le ranimer avant qu’il ne soit trop tard.

Réflexion complémentaire, cela veut dire, que s’il y a un krach, il sera de courte durée, car s’il dure, le risque de perte de contrôle définitif et d’effondrement systémique augmente de façon exponentielle.

Je maintiens donc ma prévision de krach cet été, qui sera d’autant plus court qu’il sera violent, car cela forcera les autorités politiques et monétaires à injecter encore et toujours plus d’argent, et cette fois encore plus directement dans la poche des gens.

Pour le reste dans quelques jours vous aurez la joie et le plaisir de découvrir dans vos espace lecteurs le dossier spécial de ce mois de Juillet, consacré au « Grand Reset, à quoi s’attendre ». Il vous permettra d’aller beaucoup plus loin dans vos réflexions et surtout dans l’adaptation de vos stratégies patrimoniales, qui ne peuvent que découler de la compréhension des contours du grand Reset. Tout part de la compréhension et des mécanismes qui vont sous-tendre le grand reset. Nul ne pourra y échapper, mais nous ne serons pas du tout égaux face aux événements. Il y aura d’un côté ceux qui n’auront rien vu venir et rien compris, ils subiront. Et il y aura les autres, ceux qui ont su voir venir les choses, qui auront pris le temps de réfléchir, d’analyser et de comprendre. Ceux-là pourront anticiper. Pour tous les renseignements pour vous abonner c’est ici. (Tout abonnement à la lettre Stratégie, donne accès à l’ensemble des dossiers déjà édités, soit plus de 53 documents et des centaines de pages d’analyses et de stratégies).

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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