La confiance des consommateurs a légèrement reculé en juillet, les éléments prospectifs de l'enquête n'ayant pas réussi à rebondir davantage alors que les autres éléments se détérioraient encore. Les consommateurs français restent pourtant remarquablement optimistes quant à leur situation financière personnelle et leurs intentions d'achat restent élevées. La crainte du chômage devrait néanmoins continuer de porter une ombre au tableau encore quelques temps.
La confiance des consommateurs marque le pas en juillet...
La confiance des consommateurs français, qui avait montré des signes de reprise en juin, a reculé en juillet. L'indice principal, qui avait atteint en mai son plus bas niveau en 18 mois (92,5), avait rebondi à 96,3 en juin avant de revenir à 94,1 en juillet, ce qui est bien en dessous de sa moyenne de long terme (100) et de son niveau de février (104,5 soit l'un des plus élevés de la décennie, la confiance se remettant des grèves et de la crise des "gilets jaunes"). Il semble que les composantes passées de l'enquête, qui se détériorent encore en juillet, l'emportent sur les composantes de perspectives, qui stagnent. En effet, les ménages indiquent une légère détérioration de leur situation financière personnelle au cours des dernières semaines ainsi qu'une baisse du niveau de vie dans le pays. En conséquence, ils estiment qu'il est plus opportun d'épargner maintenant, mais aussi à l'avenir, leurs intentions d'épargne atteingnant leur plus haut niveau depuis 2014. Cela a bien sûr un impact sur leur comportement d'achat.
...mais montre des niveaux élevés en dépit des incertitudes actuelles...
Même si on ne parle plus d’euphorie, cela ne doit pas cacher le fait que les ménages montrent également presque autant de confiance dans leur situation financière personnelle future qu'ils en avaient le mois dernier : bien qu'ils ne soient pas aussi optimistes qu'ils l'étaient à la fin de 2019, juin et juillet comptent parmi les plus hauts niveaux d'optimisme de la décennie, ce qui est remarquable compte tenu de l'incertitude économique actuelle. De plus, les intentions d'achat ne se sont que légèrement détériorées en juillet et restent aussi élevées qu'au début de 2019. La principale composante qui empêche la confiance des ménages de revenir aux niveaux élevés du début de l'année est leur crainte du chômage. Avec un employé privé sur deux temporairement au chômage et plus d'un million de personnes supplémentaires dans la population au chômage au cours des trois derniers mois, la situation sur le marché du travail reste exceptionnelle et préoccupante.
...qui concernent avant tout l’emploi
Nous pensons que cela devrait continuer dans les prochains mois car si la population au chômage devrait se réduire d’environ un demi-million de personnes dans les premiers mois du déconfinement, cela ne laissera pas moins le taux de chômage à 10,5% au début de 2021. En effet, de plus en plus de travailleurs temporaires vont retrouver de l’emploi, notamment grâce au déconfinement du secteur du tourisme et de l’hôtellerie, mais ils seront en partie remplacés dans les rangs du chômage par les chômeurs temporaires qui seront victimes de la faillite de leur entreprise et viendront donc ralentir le reflux.
Il faudra donc du temps pour dissiper tous les doutes des consommateurs. Ils pourraient donc, une fois les vacances terminées et avec elles l'euphorie de la liberté de circulation retrouvée, revenir à des comportements d'épargne et de consommation plus prudents après l'été. En tout état de cause, les chiffres d'aujourd'hui confirment que le rebond de l'activité au troisième trimestre sera principalement guidé par la consommation des ménages. Nous attendons une croissance de 11% T/T au troisième trimestre qui devrait permettre de maintenir la récession juste sous la barre des 10% en 2020.