Oui, de toutes les façons, Chavez était un fou de communiste et Maduro ne vaut pas mieux blablablabla… Certes, peut-être bien que oui, ou peut-être bien que non, comme on dit dans mon trou normand. Mais de cela, en fait, le pauvre gus du coin de la rue, la pauvre ménagère de moins de 50 ans qui cherche à nourrir ses 3 enfants, n’en ont cure…
La réalité c’est qu’il n’y a plus rien à manger, il y a de l’hyperinflation, il n’y a plus de travail, et les produits de première nécessité ont totalement disparu des supermarchés qui sont vides et lorsqu’il y a un arrivage, c’est juste l’émeute. Bref, c’est la misère.
Savoir à qui est la faute ne remplit jamais une assiette !
N’imaginez pas qu’en disant cela je cherche à dédouaner qui que ce soit. Disons simplement qu’il est très difficile, vu d’Europe, où l’information qui nous arrive passe par des prismes évidents, de définir avec précision les éléments exacts qui causent cette crise terrible au Venezuela.
Évidemment, on sait tous que c’est un mélange des sanctions prises contre ce pays, en particulier par les USA, de baisse des prix du pétrole mais aussi l’échec de l’une des dernières politiques « communistes » du monde.
On pourrait se demander si dans un monde sans sanctions économiques prises en particulier par les USA à l’encontre du Venezuela, ce pays pourrait connaître un autre sort et une forme de communisme ainsi que de redistribution vers les plus pauvres qui fonctionnerait.
Le problème, encore une fois, c’est que lorsque vous êtes confrontés à une telle situation, vous n’avez plus le luxe de vous poser ce genre de questions.
Alors c’est quoi un pays en faillite ? À quoi ça ressemble ? À chaque fois à la même chose et un jour vous aurez un « Francevezuela » !
Voici les grandes lignes de cette dépêche AFP reprise par le site Boursorama et que vous pourrez lire en entier sur ce site.
« Dans un Venezuela en pénurie des produits les plus basiques, voir arriver tous les 21 jours un sac du gouvernement contenant du riz, du lait et des haricots devrait être une bonne nouvelle. Mais dans ce pays sous tension, la polémique n’a pas tardé. »
« Pas assez garnis, distribués au compte-gouttes et en fonction des préférences politiques : une pluie de critiques s’est abattue sur ces sacs, distribués depuis avril via des comités de citoyens appelés Clap (Comités de fourniture et de production). »
Je trouve que le concept de Comités de fourniture et de production, les Clap, c’est vraiment très beau et cela fleure bon l’économie administrée. Le problème avec une économie administrée, c’est que cela ne fonctionne jamais bien longtemps car, non, l’État ne peut pas savoir mieux que vous comment dépenser votre argent et organiser votre vie.
D’ailleurs, accepter que l’État régisse nos vies dans ses moindres détails, c’est accepter d’office de se mettre en situation de soumission et in fine, cela ne peut que conduire à la suppression des libertés et donc à la dictature.
Dire cela ne veut pas dire qu’il faut laisser du monde au bord de la route. Tout est question d’équilibre et en économie, l’équilibre est un principe cardinal.
Pénuries massives et hyperinflation
« Selon une enquête de l’institut Datanalisis, plus de 80 % des produits de première nécessité (farine, huile, sucre…) sont introuvables au Venezuela, pays pétrolier à l’économie dévastée par la chute des cours. »
Chaque jour, les Vénézuéliens font la queue pendant des heures face aux supermarchés et pharmacies, sans avoir l’assurance de trouver les produits qu’ils recherchent. Ils souffrent de la pire inflation au monde (180 % en 2015). »
Le sac de survie ? Quelques kilos de riz, trop peu et trop cher !
« Chargée de vérifier sur une liste la distribution pour 254 familles, Herminia Rangel, responsable d’une unité locale du gouvernement, explique à l’AFP que deux types de sacs sont remis : une version basique appelée « Mercal », contenant « des produits fabriqués par le gouvernement » ; l’autre, « prépayée », pour laquelle les habitants versent une somme à l’avance.
Pour un sac Mercal, payable sur place, il en coûte ce jour-là 910 bolivars (1,7 dollar au taux de change officiel le plus élevé), bien moins que les 3 700 bolivars du sac prépayé. »
Quelles conclusions tirer ?
L’État, s’il peut vous venir en aide, le fera toujours de manière partielle. Vous aider vous-même c’est de votre propre responsabilité. C’est à vous de faire en sorte que votre famille n’ait besoin de rien. Mettre ses proches à l’abri du besoin n’est pas optionnel. C’est à mon sens la première obligation d’un homme (et d’une femme évidemment).
Attendre la becquée, c’est vous mettre dans le rôle de la victime.
Dès qu’une catastrophe survient, les pénuries arrivent à une vitesse assez effroyable. Si vous avez un problème de tempêtes dévastant les toitures, vous aurez immédiatement une pénurie de bâches… Dans un tel cas, vos 10 bâches achetées chez Brico-machin à quelques euros soit vaudront de l’or, soit si vous avez comme moi une âme altruiste et charitable vous permettront de vous faire plein de nouveaux amis en protégeant leurs toitures…
Le jour où la France « fera faillite », ce qui est d’ailleurs le titre d’un livre écrit par Philippe Jaffré, vous aurez droit à des phénomènes identiques de pénuries plus ou moins fortes. Regardez ce qu’il s’est passé avec les carburants.
Avoir toujours devant soi c’était un grand principe de nos anciens, qui étaient beaucoup moins dépendants de services supports qui n’existaient tout simplement pas.
On avait des provisions, des garde-manger, un four et de la farine pour faire son pain. Bref, quand il neigeait, on pouvait manger.
N’oubliez jamais que nos sociétés sont très paradoxales car à la fois infiniment fragiles mais aussi très résilientes et adaptables.
À vous de voir où placer le curseur de votre préparation personnelle mais n’imaginez pas que tout ce qui est soit forcément éternel et quand les choses prennent « faim », le réveil est souvent douloureux.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae