La Russie ne semble pas vouloir céder sur le front de la guerre en Ukraine, l’Ukraine et l’Occident non plus. De nouvelles menaces de sanctions ont été faites, et notamment la possibilité qu’elles touchent le secteur du pétrole et du gaz, jusque-là épargné. Si rien n’a été décidé et que l’annonce provient surtout des États-Unis, la Bourse s’est emballée dimanche 6 mars 2022.
Le pétrole russe boycotté… et bientôt interdit ?
Dès le début de l’annonce des sanctions massives contre la Russie de la part du monde occidental, le pétrole russe semblait réussir à passer entre les mailles du filet. Nécessaire pour le bon fonctionnement de l’économie, il était, comme le gaz, exempté de sanctions. Que ce soit au niveau des interdictions de commerce, du système de paiement SWIFT ou tout simplement au niveau de la logistique, pétrole et gaz étaient achetés à la Russie.
Du moins, en théorie : dès vendredi 4 mars 2022, les premières mauvaises nouvelles tombaient : le pétrole russe était boycotté, à défaut d’être sanctionné. Par peur de représailles de la part des régulateurs occidentaux, mais aussi pour éviter des critiques de la part de leurs clients, le pétrole russe ne trouvait pas preneur, même bradé.
En Bourse, cela représente une forte baisse de l’offre, alors que la demande augmente. Et le prix s’est emballé, sans surprise.
139 dollars le baril, le record absolu à portée de main
Un nouveau coup de stress a frappé la Bourse lorsque les États-Unis ont annoncé leur intention d’interdire les importations de pétrole russe, tout simplement. Aucune décision n’aurait été prise par l’administration Biden, mais elle aurait contacté le Vénézuela, parmi les plus gros producteurs de brut au monde, pour compenser les exportations russes.
L’annonce a fait atteindre au baril de Brent un nouveau record : les échanges, dimanche 6 mars 2022 dans la soirée, ont atteint un pic à 139,13 dollars. Un niveau jamais vu depuis 2008, lorsque le brut affichait 140 dollars. Le record absolu pour le baril de pétrole est même désormais à portée de main : il avait été établi en juillet 2008 lorsque les échanges avaient connu un pic à 147,50 dollars.
Les Européens coincés entre les deux blocs
Si le baril de brut a ensuite baissé, il ne coûtait plus « que » 129 dollars pour le Brent lundi 7 mars 2022 en début de matinée, la hausse est constante depuis le début de la crise en Ukraine et vient s’ajouter à l’augmentation déjà subie par les prix de l’énergie depuis l’été 2021.
Pour l’Europe, le problème grandit : contrairement aux États-Unis qui sont également un gros producteur de pétrole brut, le Vieux Continent est totalement dépendant de l’importation. Une guerre des prix entre la Russie et les États-Unis risque de faire très mal au portefeuille des Français et des Européens en général.