L’économie américaine affiche l’une des plus fortes reprises de tous les pays de l’OCDE, mais l’horizon n’est pas sans nuages, selon la dernière Étude économique des États-Unis publiée par l’OCDE.
Sept ans après la crise financière, l’économie des États-Unis a rebondi, fermement soutenue par la politique monétaire et une politique budgétaire au caractère expansionniste judicieusement modulé dans le temps. La production dépasse de 10 % son meilleur niveau d’avant la crise, la vigueur des créations d’emplois dans le secteur privé a considérablement fait refluer le chômage et la viabilité des finances publiques a été en grande partie restaurée. Des réformes importantes sont toutefois nécessaires pour que cette performance perdure,
« La reprise est là, même si elle a du mal à se concrétiser », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, lors du lancement du rapport à Washington, aux côtés du président du Comité des conseillers économiques de la Présidence des États-Unis, M. Jason Furman. « À bien des égards, l’économie américaine est un modèle pour les autres pays de l’OCDE, mais, à l’aune des États-Unis, la reprise est timide et risque de s’essouffler. Il convient de rééquilibrer le dosage des politiques publiques et de mettre en œuvre des mesures qui se renforcent mutuellement afin d’accroître la productivité, de réduire les inégalités et de promouvoir une croissance durable. »
Cette lenteur du redressement de l’économie américaine a plusieurs explications : la gravité et la profondeur de la crise financière, les efforts d’assainissement budgétaire, les départs à la retraite massifs des baby-boomers, la faiblesse des grandes économies de l’OCDE et la stagnation du commerce mondial causée par le ralentissement de l’activité en Chine. Plus largement, la perte de dynamisme du secteur des entreprises est préoccupante. De fait, la création d’entreprises marque le pas et les marchés sont de plus en plus dominés par les grandes entreprises. Il est recommandé dans l’Étude d’adapter la politique antitrust afin de suivre le rythme de la montée en puissance du numérique, de l’innovation financière et de la mondialisation et faire face à ces enjeux. Il faut également porter remède aux insuffisances des infrastructures publiques.
L’activité économique est en moyenne bien supérieure à ses niveaux d’avant la crise, mais la reprise n’est pas visible partout et n’est pas aussi largement partagée qu’elle pourrait l’être. Il est indiqué dans l’Étude que les inégalités de revenus peuvent être combattues si l’on veille à garantir aux individus qu’ils pourront acquérir les compétences qui leur sont nécessaires et qu’ils ne seront pas confrontés à des discriminations ou à d’autres obstacles sur le marché du travail. L’Étude appelle également à l’adoption de mesures visant à améliorer les chances pour les femmes, les minorités ethniques et raciales, les handicapés et les personnes ayant des antécédents judiciaires.
L’Étude de l’OCDE révèle que la création d’emplois dans le secteur privé a constitué l’un des aspects les plus positifs de la reprise américaine. Le marché du logement se redresse également ; dans certaines régions, les prix de l’immobilier résidentiel dépassent ainsi leurs niveaux d’avant la crise.
L’Étude décrit la viabilité écologique comme un enjeu fondamental pour l’avenir. Les États-Unis présentent toutefois un bilan relativement médiocre par comparaison avec le reste de la zone OCDE, sur le plan de la réduction des émissions de CO2, malgré le durcissement des normes de consommation de carburant et l’important recours à des mesures et incitations en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au niveau des États. Selon l’Étude, la tarification des émissions de dioxyde de carbone devrait figurer parmi les mesures supplémentaires qu’il conviendrait de prendre pour lutter contre le changement climatique.