Combattre l’élitisme au profit de l’excellence !

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Par Jacques Martineau Publié le 9 mai 2017 à 5h00
France Elite Entreprise Excellence
@shutter - © Economie Matin
5 %Les meilleurs diplômés de France représentent moins de 5 % du total des étudiants.

La tradition et la culture française ont toujours favorisé l’élitisme. Il suffit de se pencher sur les annonces institutionnelles ou de sociétés privées, plus ou moins sophistiquées, à la recherche de nouveaux collaborateurs.

On y retrouve aussi bien les offres d’emplois pour des jeunes diplômés que pour des cadres expérimentés. Les chasseurs de têtes spécialisés font toujours appel aux mêmes prérequis académiques pour s’assurer du soutien de leurs clients dans les propositions qu’ils vont leur soumettre. Ce n’est plus le prérequis indispensable pour réussir.

Excellence et élitisme induisent une profonde confusion

Pour être compétitif, la qualité et le nombre sont deux facteurs déterminants à satisfaire. La qualité « choisie », à partir de critères à l’ancienne, et le nombre restreint « d’élus » ne répondent pas aux attentes. Chaque année de nombreuses enquêtes classent pour les sociétés leurs futurs cadres. Ils sont choisis parmi les meilleurs diplômés « élite de l’élite », représentant moins de 5% des étudiants pour constituer à terme la base de leur future « élite de l’élite de l’élite ». La confusion entre l’excellence et l’élitisme s’est déjà instaurée…

Ces résultats font « La Une » à la fois de grands hebdomadaires et mensuels nationaux et régionaux. On les retrouve aussi sur « la toile », en France ou à l’international. Il existe également de nombreux numéros spéciaux, avec des tirages plus importants, des annonces en surnombre pour confirmer ce besoin. D’autres moyens « plus discrets » existent aussi pour satisfaire les recruteurs de ces élites du « top des tops ». Dans ces conditions, on peut constater que peu d’efforts sont faits pour aider à distinguer entre excellence et élitisme…

Les « moyennes », « petites » et « très petites » entreprises qui veulent se développer sur le marché économique de la recherche, du développement et de l’innovation sont pénalisées par rapport aux plus « grandes ». La fantaisie du culte de l’élitisme leur coûte très cher. Quant aux jeunes et futurs diplômés, à la recherche de leur premier emploi, les uns seront sollicités, les autres seront à la peine.

Une sélection vers l’excellence oui, une élimination élitiste, non

Cet autre principe de sélection par la compétence n’est pas encore admis. La prédominance du sélectif est toujours de mise en France. Le problème est loin d’être résolu. Le chemin à parcourir est encore long. Mais si déjà, l’état d’esprit évoluait en valorisant nos universités et leurs centres d’excellence, un premier pas serait franchi, sans oublier la nouvelle initiative en matière de formation « libre » de grandes sociétés.

Partant du principe que c’est de la diversité que viennent la richesse et les idées nouvelles, des groupes comme Airbus, Bannette, Speedy, U-Système, Veolia et Volkswagen, etc. n’ont absolument pas hésité à développer leur propre « école » ouverte à tous, avec ou sans diplôme, souvent sélectionnés sur leur véritable motivation. Ce ne sont pas les seuls heureusement. Un autre bel exemple de formation, ouverte à tous dans le secteur informatique, est celui de Xavier Niel, patron de Free, co-fondateur de « l’école 42 » aussi appelée l’école des « Geeks ».

Sur le fond, ce type de comportement « antiélitiste » et solidaire favorise en priorité l’excellence par la formation et permet d’avoir des « élus sur mesure », basés sur la compétence. C’est du « gagnant-gagnant » pour tous. Alors, vive la recherche de l’excellence !

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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