La quatrième conférence de presse de François Hollande qui s'est déroulée jeudi 18 septembre était particuliérement attendue, après le changement (partiel) de gouvernement et le vote de confiance limité à l'Assemblée, mais aussi après les dernières annonces de contre-performances économiques de la France, et les affaires privées du chef de l'Etat ou le scandale Thevenoud étalés au grand jour.
Comme pour tenter de renforcer sa stature de chef de l'Etat, François Hollande a d'abord longuement parlé de l'actualité internationale, et en particulier au Moyen-Orient, confirmant l'engagement militaire de la France. Pas de troupes au sol, mais un engagement aérien. Contre Ebola, la France enverra un hopital militaire de campagne en Guinée. Dans la crise ukrainienne, François Hollande a confirmé le blocage de la livraison des navires "Mistral" à la Russie, tant qu'une solution ne serait pas trouvé en Ukraine, à savoir un cessez-le feu et un processus de réglement de la crise entre l'Ukraine et la Russie.
Pour couper court aux critiques sur la position équivoque de la France avec les Mistral, le président a plaidé pour une Europe de la Défense : « L'Europe est devant des choix cruciaux. Elle doit avoir une défense, elle ne peut pas s'en remettre à d'autres. Une étape doit être franchie pour que les efforts soient coordonnés, le fardeau partagé, et pour qu'il y ait une industrie européenne de défense ». François Hollande a également comenté le scrutin écossais, sans en connaître le résultat puisqu'il était en cours : "les scrutins européens ne sonnent plus comme des avertissements mais comme des tocsins".
Interrogé sur l'économie, le président a confirmé que son gouvernement ne ferat pas d'avantage que 50 milliards d'euros d'économies pour ne pas "mettre en cause la croissance". Il a par ailleurs nié que la France ait été informée par l'agence Moody's d'une dégradation de sa note souveraine à AA2, comme l'affirmait le matin même le quotidien l'Opinion. De même, il a nié que son gouvernement envisage d'augmenter la TVA. Quant aux baisses d'impôts sur le revenu pour les plus modestes, elles ne seront pas financées par une augmentation de celui-ci sur les plus gros contribuables.
Sur les affaires, et en particulier l'affaire Thévenoud, le chef de l'Etat a estimé que ce dernier devait quitter l'Assemblée nationale, mais s'est réjoui que les nouvelles règles de transparence aient permis de découvrir la faille. Au passage, François Hollande a confirmé qu'il aurait procédé à la dissolution de l'Assemblée nationale, si le vote de confiance n'avait pas obtenu la majorité mardi à l'Assemblée.