Eurostat, l'Institut européen de statistique, a demandé aux États membres d'intégrer dans le calcul de leur PIB les activités du trafic de drogue et de prostitution — elles sont certes illégales, mais elles n'en génèrent pas moins de la richesse.
Des activités illégales qui rapportent
Et cela peut représenter un bond dans le PIB. L'Espagne a ainsi livré — pour 2013 — les chiffres de son produit intérieur brut augmenté des activités de prostitution et de la drogue. Résultat : le PIB a été révisé à la hausse de 2,56%, à 1 081 milliards d'euros. Malheureusement, la répartition de ces deux activités n'est pas très claire, puisque l'INE (Institut national de la statistique) prend également en compte des dépenses annexes qui peuvent s'avérer importantes, notamment des investissements militaires ou dans la recherche et le développement. L'INE ne fait ici qu'obéir à des normes internationales récemment édictées et qui viennent quelque peu parasiter la présentation du nouveau PIB.
L'INE a accepté de livrer, pour 2010 seulement et exceptionnellement, la répartition des activités du trafic de drogue et de prostitution. À l'époque, elles représentaient 0,87% de la richesse nationale, soit 9,4 milliards d'euros. La prostitution a participé du PIB à hauteur de 0,35% (3,7 milliards d'euros), la drogue pour 0,5% (5,4 milliards).
La France n'est pas d'accord
Si l'Espagne a accepté de se plier aux demandes d'Eurostat (le ministère de l'Économie n'y a vu aucun problème), d'autres pays se font tirer l'oreille. Parmi eux, la Suède, où l'achat de « produits sexuels » est interdit, ou encore la France, où l'on estime que la prostitution n'est pas une activité commerciale librement consentie, contrairement aux dires d'Eurostat.
Ces deux États membres de l'Europe ont jusqu'au 1er septembre pour obtempérer. Tout comme le reste de l'Union.