MISE A JOUR : Ce lundi 6 octobre 2014 au matin, lors de la réunion d'urgence des actionnaires, la maison-mère d'EuroDisney a annoncé une mesure exceptionnelle : une revalorisation de 1 milliard d'euros dont une injectiond e 420 millions d'euros en cash et 600 millions d'euros de dettes converties en actions. Une OPA pour reprendre en main le parc serait même au programme, Disney ne détenant plus que 40% du capital.
EuroDisney pourrait également sortir de la Bourse de Paris dans le cadre de ce plan de sauvetage exceptionnel.
Etait-ce le parc d'attractions qu'il ne fallait pas ouvrir ? EuroDisney, anciennement DisneyLand Paris, affiche vingt-deux ans au compteur et… n'a jamais été bénéficiaire. Un Comité d’entreprise extraordinaire est convoqué lundi 6 octobre au matin pour parler de « la situation financière de l’entreprise », sans plus de détail.
Enfin, si, virtuellement, dans les années 2000, le résultat annuel d’Eurodisney affichait un bénéfice net plusieurs années de suite, mais le parc traîne une dette d'un milliard d'euros, qu’il n’a jamais pu sérieusement commencer à rembourser. C’est beaucoup, quand on le rapporte à son chiffre d'affaires annuel (1,3 milliard d’euros en 2013). Autant dire qu'il faudrait des dizaines d'années de résultat bénéficiaire pour effacer cette dette, dont les intérêts pèsent sur les comptes.
Pour ne rien arranger, EuroDisney n’a plus la côte. Bien sûr, le parc reste la première destination touristique privée d’Europe. Mais la fréquentation baisse : En 2013, le parc a perdu 1 million de visiteurs par rapport à 2012. En 2014, il manquait encore 400 000 visiteurs sur les six premiers mois de l’année, toujours par rapport à 2013, ce qui signifie que la baisse de la fréquentation se poursuit.
Heureusement, l’an dernier, malgré, la perte d’un million de visiteurs, le chiffre d’affaires est resté quasi stable en baisse de seulement 1 %. L’explication : des visiteurs qui restent plus longtemps car venant de plus loin, et dépensent donc plus sur le site, améliorant le fameux « panier moyen ».
En tout cas, le Comité d’Entreprise de ce 6 octobre n’est pas anodin. Outre sa caractère exceptionnel (les convocations ont été envoyées… la veille, un dimanche), il intervient dans un contexte particulier pour EuroDisney : le parc est à court de cash après avoir sorti 200 millions d’euros pour créer Ratatouille, la nouvelle attraction lancée en juillet dernier.
Walt Disney Company, la maison mère, a déjà octroyé un prêt de 100 millions d’euros à son parc européen. Eurodisney a probablement besoin encore d’argent pour finir l’année et commencer la nouvelle, alors que l’on rentre dans les mois où la fréquentation est en baisse par rapport à l’été, mis à part la période faste autour de Noël.
Mais qui va encore prêter de l’argent à EuroDisney, déjà lourdement endetté, et surtout… à quelles conditions ?