Budget 2015 : Bruxelles n’avale pas les nouveaux bobards et menace de sanctions

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 6 octobre 2014 à 21h21

Le torchon va t-il s'enflammer entre Paris et Bruxelles ? Du côté de l'exécutif français, on minimise les réticences de la Commission européenne face au projet de loi de Finances pour 2015; mais dans les couloirs européens, on gronde contre la France.

Plus d'économies, ou plus d'impôts, ou les deux

La Commission européenne veut que la France dégage 8 milliards d'euros d'économies ou d'impôts supplémentaires pour validee le budget de l'Hexagone pour l'année prochaine. Le rejet de Bruxelles serait d'ailleurs pratiquement acté, les experts de l'UE espérant pouvoir obtenir du gouvernement français ces milliards en plus, ainsi qu'un programme de réformes économiques franchement orientées libérales.

En l'état, on se rapproche du scénario du pire : le projet de loi de Finances français devrait être rejeté. François Hollande serait d'ailleurs déjà en discussion avec José-Manuel Barroso et son successeur, Jean-Claude Juncker, afin d'évaluer la situation et trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties. Ce ne sera pas facile, surtout pour Paris : ces 8 milliards d'euros d'économies supplémentaires représentent 0,5% de réduction de déficit structurel, contre les 0,1% calculé par les experts de la Commission (les propres calculs du gouvernement prévoyaient 0,2%…).

Une amende potentielle de 4 milliards d'euros

Plus rude encore pour le gouvernement de Manuel Valls, l'argument selon lequel la croissance européenne serait en cause ne tiendrait pas la route : d'autres pays sont parvenus, par la force des sacrifices demandés à leurs peuples, de revenir dans le giron des 3% de déficit. Si la France veut son nouveau délai afin d'atteindre cette cible, il va falloir à son gouvernement serrer un peu plus les cordons de la bourse. Pas facile dans le climat social aussi dégradé…

En bout de course, en cas de blocage, la Commission peut exiger un dépôt correspondant à 0,2% du PIB, soit 4 milliards d'euros si les exigences de Bruxelles ne sont pas appliquées. Un coup dur quand les caisses sont vides !

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.