L'Allemagne, le moteur économique de l'Europe, est-il grippé ? La crise du vieux continent, qui semblait glisser sur le pays comme l'eau sur les plumes du canard, commence à frapper durement outre-Rhin.
La croissance en panne
La première alerte avait été donnée au second trimestre : avec une croissance en recul de 0,2%, l'Allemagne faisait encore moins bien que la France qui a pu s'enorgueillir d'une croissance nulle. Et le troisième trimestre s'annonce encore pire avec une production automobile, fleuron du pays, en chute massive de 25,4% et une production industrielle en berne de 4%. Le spectre de la récession semble se déployer avec d'autant plus de force que le pays n'a cessé, parfois jusqu'à l'arrogance, de faire valoir à ses partenaires européens la solidité de son économie, bâtie sur une rigueur de tous les instants.
Dans ses dernières prévisions pour la croissance mondiale, le FMI a pointé les maux allemands : une demande intérieure qui se tasse (avec comme corollaire une production de biens d'équipement en forte baisse de 8,8%), et une estimation de 1,4% de la croissance du PIB, 0,5 point de moins que le dernier pronostic daté de juillet. Plus dure sera la chute ?
Le taux de chômage n'est plus épargné
L'Office allemand des statistiques, en annonçant une production industrielle qui trébuche de 4%, est plus mauvais que les prédictions les plus pessimistes, qui annonçaient -3% « seulement ». Les commandes de l'industrie sont en baisse, un signe alarmant pour un pays dont c'est le fer de lance économique.
Même le taux de chômage, fierté nationale à 6,7% seulement, commence à montrer des signes de faiblesse. Car c'est l'arbre qui cache la forêt : le nombre de chômeurs a grimpé en septembre (12 000 demandeurs d'emploi supplémentaires). À force d'accumuler les mauvais chiffres pour son économie, l'Allemagne va t-elle accepter de desserrer les cordons de la bourse et relancer la demande intérieure ? C'est tout ce que le reste de l'Europe demande.