Crise de liquidité sur le marché du credit, Espagne, Brexit, voici le point sur les marchés ce mercredi 28 novembre 2018.
Point de marché : crise de liquidité sur le credit ?
Revenons sur un de nos dadas : le manque de liquidité sur le marché du credit. Nous empruntons un indicateur de liquidité sur l’indice Investment Grade et sur l’indiceCrossOver à nos très excellents collègues quants, Thierry Blais et al. Qu’ils soient remerciés ici ! L’idée est de mesurer la différence entre les prix acheteurs et vendeurs sur une ligne de credit (le « bid-ask-spread » en bon franglais). On compare alors les bid-ask-spreads les plus larges, en prenant les 5% les plus larges, aux bid-ask-spreads les plus resserrés, les 5% les plus étroits là aussi. Le ratio entre les deux donne l’indicateur ci-dessous. Une augmentation signifie donc que la liquidité sur certains noms est en train de diminuer.
Si, entre fin 2016 et l’été dernier, l’indicateur a très peu bougé et est resté stable autour de sa moyenne de long terme, il y a une tendance très nette à la hausse depuis juillet. Le marché perd en homogénéité et les risques spécifiques entrainent certains dossiers à être traités de manière très différenciée par les marchés. Le graphique est assez spectaculaire et montre que le stress de marché, même lorsqu’il reste limité comme à l’heure actuelle, se traduit très rapidement en problème de liquidité.
Il y a donc une fragilité sous-jacente du marché à ne pas sous-estimer. C’est inquiétant pour le futur et à surveiller.
Budgets : l'Espagne n’est pas l'Italie
Les chiffres sur le déficit public mensuel montrent une amélioration en Espagne : en octobre le déficit cumulé était de 8,4 milliards contre 13,3 l’année dernière et 22,8 en 2016. Le déficit espagnol, qui est passé de 10,5% en 2012 à 3,1% en 2017 devrait s’afficher en baisse marquée cette année aussi.
C’est une des raisons de la divergence de marché entre Italie d’une part et Espagne/Portugal de l’autre ; les trajectoires de finances publiques sont très différentes.
En attendant le Brexit
En ce jour anniversaire de la démission de Margaret Thatcher de son poste de Premier Ministre et de présidente du parti conservateur (28 novembre 1990, il y a 28 ans donc), penchons-nous sur les déboires de son successeur : Theresa May. Pour cela, nous utilisons les bookmakers anglais. Rappelons toutefois que ces mêmes bookmakers prévoyaient un rejet du référendum sur le Brexit.
Les messages principaux :
- Une sortie sans accord reste un scénario loin d’être négligeable avec un petit tiers de chances,
- Theresa May conduira le gouvernement jusqu’au Brexit (deux tiers de chances) mais ne devrait pas survivre à l’année 2019,
- Les prochaines élections sont extrêmement serrées entre travaillistes et conservateurs.
Source : oddschecker.com