Aubry veut envoyer Valls et Hollande à l’échafaud

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 20 octobre 2014 à 4h54

Les retours, c'est à la mode. Après Nicolas Sarkozy qui se rêvait en commandant de la Droite menant son bataillon au front pour la Présidentielle 2017, chose qui risque de ne pas arriver vus les derniers sondages, c'est au tour de Martine Aubry, maire de Lille, de revenir sur le devant de la scène... avec les frondeurs. Elle en soutient les idées économiques mais ne veut pas, encore, prendre la tête du mouvement de dissidence de gauche. Pour l'instant.

Reprendre aux riches pour redonner aux pauvres

Martine Aubry se présente dans une Interview au Journal du Dimanche un peu comme l'antithèse du gouvernement : elle lui demande même que la politique économique menée jusqu'ici et visant à relancer la croissance dans le pays prenne un virage à 180 degrés et... revienne en arrière.

Les 20 milliards de baisses d'impôts et charge pour les entreprises ? Elle veut les reprendre et les redistribuer aux ménages. Les 5 milliards d'euros de baisse d'impôt ciblés sur les ménages ? pas assez, le montant idéal serait une baisse de 20 milliards.

Et puis, surtout, on ne touche pas, pour Martine Aubry, aux grands axes de réforme proposés par le gouvernement : ni le travail le dimanche, ni l'assurance-chômage, ni les seuils sociaux, ni les 35 heures ne doivent faire l'objet de débats : ce sont des acquis et pas question de les toucher.

Martine Aubry présidente ? Non, juste critique

Critiquer aussi ouvertement le gouvernement ne pourrait signifier, aux yeux des Français, qu'une chose : tout comme Sarkozy, Martine Aubry commence sa campagne électorale pour 2017. « Que nenni ! » répond-elle. Son but c'est juste de critiquer pour attaquer la vision du gouvernement actuel.

Utile ou inutile ? Difficile à dire. Comme Manuel Valls l'a fait remarquer dimanche 20 octobre 2014, pour l'instant c'est bien « l'ancien PS » qui gouverne. Les Frondeurs, eux, n'ont pas le pouvoir si ce n'est quelques sièges à l'Assemblée.

Mais où va-t-on ?

La question que semble toutefois poser Martine Aubry et qui est presque légitime c'est « où va-t-on ». Ou exprimer d'après ses propres mots : « On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, il faut donner la destination du voyage ».

Qu'il n'en déplaise à Martine Aubry, personne ne le sait. Ni au gouvernement, ni chez les frondeurs, ni dans le reste du monde où, malgré tout, les gouvernements ont été secoués par la crise économique dont ils ont plus ou moins de mal à se redresser.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio