Pour conserver un niveau élevé de bien-être, la Suisse doit renforcer la croissance de sa productivité

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Par OCDE Publié le 15 novembre 2017 à 13h51
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cc/pixabay - © Economie Matin
1,7%La croissance de la Suisse devrait être de 1,7% en 2018.

L'économie suisse a fait preuve d'une résilience considérable face aux chocs, mais sa croissance demeure lente et le revenu par habitant reste stationnaire aux alentours des niveaux atteints avant la crise économique mondiale. Des réformes complémentaires sont donc nécessaires pour relancer la croissance de la productivité, renforcer les revenus et garantir la transmission aux générations futures des niveaux de vie et de bien-être élevés dont jouit aujourd'hui la population, selon un nouveau rapport de l'OCDE.

Dans sa dernière Étude économique de la Suisse, l'OCDE souligne que les autorités disposent de marges de manœuvre limitées pour continuer à soutenir l'économie suisse en recourant à des mesures de politique monétaire non conventionnelles. D'après ses prévisions, le taux de croissance devrait s'établir à 1.7 % en 2018 et à 1.8 % en 2019. Elle expose différentes options envisageables par les pouvoirs publics qui pourraient aider la Suisse à renforcer sa productivité, à conserver sa main-d'œuvre hautement qualifiée et à relever les défis liés au vieillissement démographique.

L'Étude a été présentée à Berne par Alvaro Pereira, Directeur de la Branche des études nationales du Département des affaires économiques de l'OCDE, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, Secrétaire d'État suisse, et Eric Scheidegger, Directeur de la Direction de la politique économique du Secrétariat d'État à l'économie (SECO). Elle met en avant des priorités d'action pour l'avenir, notamment des réformes destinées à renforcer encore la croissance économique, à préserver la stabilité des systèmes de retraite, à stimuler la concurrence, à rehausser le taux d'activité et à améliorer encore pour les générations futures un système d'enseignement et de formation déjà réputé.

Selon l'Étude, le renforcement de la reprise économique et la progression future des revenus passent par la poursuite d'une politique budgétaire saine et le bon fonctionnement des marchés de capitaux. Pour étayer la croissance, la Suisse devrait, selon l'Étude, mettre fin à la sous-utilisation persistante des crédits budgétaires en améliorant la coordination entre les niveaux d'administration fédéral et infranationaux. Réduire les aides à l'agriculture et améliorer l'efficience des dépenses publiques permettraient de libérer des ressources pour financer des mesures destinées à renforcer la croissance et à la rendre plus inclusive. Afin de réduire les risques, la Suisse pourrait, selon l'Étude, éliminer les garanties explicites dont bénéficient encore certaines banques publiques de la part des autorités cantonales et mettre en place un cadre officiel pour plafonner les crédits hypothécaires, qui tienne compte de la capacité financière des emprunteurs et soit mis en œuvre selon le principe « appliquer ou expliquer ».

Compte tenu des problèmes soulevés par le vieillissement démographique, l'Étude recommande à la Suisse de fixer l'âge de la retraite à 65 ans pour tous les travailleurs, et de le lier ensuite à l'espérance de vie. Il est également préconisé de renforcer les incitations financières à travailler plus longtemps avant la retraite et de promouvoir les programmes visant à allonger la vie active en bonne santé, notamment les programmes de soins préventifs. La formation tout au long de la vie, la planification des carrières et l'aide individualisée à la recherche d'emploi permettraient de renforcer la résilience des travailleurs face aux changements découlant du jeu du marché.

Afin de rehausser la productivité pour alimenter la croissance à long terme, l'Étude recommande de renforcer la présence capitalistique du secteur privé et de lever les obstacles à l'entrée, notamment les restrictions relatives au nombre de concurrents, dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications et des transports. Améliorer la concurrence, renforcer les échanges de services et l'investissement, et alléger les charges administratives pourraient également contribuer à stimuler la création de nouvelles entreprises innovantes et à relancer la croissance. Une augmentation du nombre de nouvelles entreprises innovantes pourrait également inverser la divergence entre les entreprises situées « à la frontière », qui sont les plus productives, et les autres.

L'Étude souligne que certaines catégories de population, notamment les femmes et les immigrés, ne réalisent pas pleinement leur potentiel sur le marché du travail. Améliorer l'accès à des services abordables d'accueil des jeunes enfants, modifier l'imposition des revenus afin qu'elle s'applique au niveau des individus, et non des ménages, et faciliter l'immigration des personnes hautement qualifiées originaires de pays non membres de l'Union européenne (UE) contribueraient à satisfaire les futurs besoins du marché du travail.

La préservation de la prospérité économique passe par un accroissement de l'offre de main-d'œuvre hautement qualifiée. L'évolution de la nature des emplois exige que le système d'acquisition des compétences et de formation tout au long de la vie soit réactif, dynamique et inclusif. Les pouvoirs publics peuvent encourager les petites entreprises à participer davantage au système d'apprentissage, et favoriser un resserrement des liens entre l'enseignement professionnel dispensé en milieu scolaire et les associations patronales. Des subventions peuvent être utilisées pour rehausser les taux de participation à la formation continue dans les catégories de population où ils sont faibles.

Une Synthèse intégrant les principales conclusions de cette Étude économique peut être consultée à l'adresse suivante : www.oecd.org/fr/economie/etudes/etude-economique-suisse.htm.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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