Le FMI a t-il sa part de responsabilité dans les difficultés remcontrées par l'Europe pour relancer son activité économique ? À l'heure où le continent est en passe de succomber aux démons de la déflation, l'institution de New York fait son auto-critique.
Le bureau de vérification du FMI très critique
Créé en 2001 après sa gestion malhabile de la crise asiatique de la fin des années 90, l'IEO est un bureau d'évaluation indépendant en charge d'auditer les politiques impulsées par le Fonds monétaire international. Ce bureau est certes rattaché au FMI, mais il reste effectivement indépendant et ne s'est pas privé de critiquer la manière dont l'organisme a géré les crises successives d'après 2008.
Si la réaction du FMI entre 2008 et 2009 (le Fonds avait alors réclamé des mesures de relance de l'économie) a joué un rôle important pour contenir la crise des subprimes, la crise européenne qui s'en est suivie à partir de 2010 a été marquée par des appels à la rigueur budgétaire qui ont bloqué une partie de l'économie européenne et mondiale.
Des impacts négatifs sur la reprise
Les impacts négatifs des politiques de rigueur recommandées par le FMI à l'ensemble des pays touchés par la crise de la monnaie unique se font encore sentir aujourd'hui. L'IEO n'évoque pas les cas précis des plans d'aides à certains des pays européens les plus touchés (dont la Grèce et le Portugal), mais le bureau note toutefois qu'il aurait été plus avisé de lancer des politiques expansionnistes pour soutenir la demande… soit tout le contraire de ce qui a été fait.
Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds, a pu apprécier un rapport jugé comme équilibré, même si les critiques de la politique de rigueur préconisée en Europe doivent être nuancées : depuis 2012 et sous son impulsion, l'institution a effectivement détendu ses exigences de corsetage des économies.