La France va voler au secours de ses voisins britanniques et belges cet hiver pour faire face au grand froid : une partie de la production d'électricité de l'Hexagone sera exportée vers les deux pays, ces derniers risquant d'être en déficit suite à la fermeture de diverses centrales nucléaires. Mais pas d'inquiétude : les Français n'auront pas à souffrir le froid pour chauffer leurs voisins.
Royaume-Uni et Belgique risquent d'attraper froid
Ce n'est pas vraiment de leur faute si cet hiver les Anglais et les Belges risquent de frissonner sous leurs couettes : c'est une fâcheuse coïncidence liée aux parcs nucléaires des deux pays qui va les entraîner vers un inéluctable déficit énergétique.
D'un côté, en Belgique, trois réacteurs nucléaires sont à l'arrêt. Deux depuis mars 2014, un depuis août. Au total, la production en Belgique se retrouvé déficitaire de 3 000 Mégawatts. Aucun problème si l'hiver se déroule avec des températures de saison, la Belgique peut importer jusqu'à 3 500 Mégawatts ; mais si l'hiver est rigoureux la disponibilité d'énergie à l'import sera moindre. D'ailleurs, la Belgique a déjà prévu des plans de coupures d'électricité ponctuelle pour ménager sa consommation.
Au Royaume-Uni, c'est une autre affaire : pas moins de 4 réacteurs nucléaires sont à l'arrêt à la suite d'un problème de chaudière, soit près d'un quart du parc nucléaire de Sa Majesté qui en compte 15 en tout.
La France exportera cette année... mais les choses se compliqueront à l'avenir
Cette année, selon RTE, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Même si l'hiver était particulièrement froid, avec des températures entre 6 et 8 degrés en dessous de la moyenne de saison (ce qui n'arrive, selon les statistiques, que tous les 20 ans et qui s'est produit en 2012), la France ne devrait pas se retrouver privée d'électricité... une bonne nouvelle.
Mais la situation devrait se dégrader à compter de 2015, et sans doute empirer avec la transition énergétique décidée par le gouvernement. RTE prévient déjà que l'hiver prochain, en 2015, la France devra importer près de 900 mégawatts d'électricité pour faire face à la demande.
En 2016, l'importation atteindrait 2 000 mégawatts. Normalement le réseau français devrait être capable de gérer, les capacités d'importation sont de 4 300 mégawatts, selon RTE, mais l'importation est soumise à l'offre et en cas d'hiver très froid, l'offre pourrait manquer... et l'électricité, en France, aussi.