Les SMS fêtent leurs 25 ans. Véritable « killer application » du GSM (2G), leur mort est annoncée depuis 10 ans et pourtant ils sont encore là et avec de nouveaux usages.
Les messages écrits envoyés de portable à portable continuent d’être largement plébiscités dans le monde entier : 8 000 milliards de SMS par an dans le monde en 2016, soit 22 milliards par jour soit 150 millions chaque minute ... ou 2,5 millions par seconde ont été partagés en 2016 dans le monde. On estime que les Français s’en sont échangé près de 200 milliards en 2016.
Dans les années 1990, « écrire avec son téléphone » n’était pas la norme
Introduit avec la norme GSM ou 2G, les SMS (pour Short Message Service : service de messages courts, appelés encore « textos » ou « mini-messages ») ne sont à l’origine qu’un service technique des opérateurs vers leurs clients. L’histoire a montré qu’ils s’en sont emparés et qu’ils ont dès lors essaimé dans le monde entier. La légende veut le 2 décembre 1992 deux ingénieurs de Vodafone se soient échangé le 1er message « texte » sur leur mobile. Au milieu des années 90, le SMS n’est pas encore commercialisé. Écrire avec son téléphone n’est pas la norme. C’est l’époque de succès en France des pagers (Tatoo, Kobby, Alphapage, etc.). Une étude de marché réalisée à l’époque montrait que 85 % des Français n'étaient pas intéressés par les SMS considérant qu’un « un téléphone, c'est fait pour parler, pas pour écrire »... 20 ans après 40 % des moins de 25 ans affirment ne jamais utiliser la fonction appel vocal de leur téléphone !
L’interopérabilité entre opérateurs, un facteur clé pour l’essor du SMS
Il a fallu attendre 1999 et l'interopérabilité entre opérateurs (possibilité d'envoyer un SMS au-delà du même réseau ...car avant on ne pouvait le faire que de Itinéris à Itinéris ou de SFR à SFR). Et d’un seul coup, on a assisté à une explosion en termes d'usages sur la période 1999-2004, année où il atteint son apogée en France en termes de revenus (les SMS hors forfait étaient à 0,15 euro l’unité).
Le SMS est devenu l'incontournable de la communication des années 2000, le canal principal des vœux du 1er janvier, et un élément clé d’émissions télé interactives avec les SMS surtaxés. Depuis 10 ans, la mort du SMS est annoncée au profit d'autres messageries (Messenger, WhatsApp) emporté au final par le succès de l'écrit. Pourtant le SMS est encore là. Certes les messageries par application dans les téléphones tel WhatsApp représentent 55 milliards de messages par jours dans le monde, devançant les SMS mais ceux-ci avec 20 milliards de messages par jour représentent encore un gros quart des messages textes via mobile.
Le SMS n’a pas encore dit son dernier mot
Si le SMS, dans son usage messagerie est une des plus belles success stories marketing des 20 dernières années, il retrouve aussi un nouvel usage autour des paiements. En Europe, les SMS surtaxés pour les votes et jeux sont toujours bien présents sur nos écrans de télévision. Les banques utilisent le SMS comme un moyen de contrôle des paiements en ligne (envoi d’un code par SMS). Mieux, au niveau mondial, il n'a jamais été autant utilisé notamment dans les pays émergents où il est devenu un outil de communication voire de paiement avec le « mobile payment » en Afrique. À 25 ans, le SMS est encore vivant et développe de nouveaux usages.