Les investisseurs résidant fiscalement en France métropolitaine peuvent, depuis le 1er janvier 2017, souscrire à un Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) Outre-mer et réduire leur impôt sur le revenu des sommes qu’ils ont investies.
Jusqu’à cette date, ces fonds n’étaient accessibles que pour les investisseurs des départements et régions de la France d’Outre-mer. Mais leur intérêt est limité par les risques inhérents à ce type d’opération.
La volonté du législateur de permettre aux contribuables d’orienter leur épargne vers le tissu économique ultramarin est louable car nécessaire. Mais pourquoi créer un nouveau dispositif fiscal au profit des entreprises alors que d’autres aides financières existent et ont démontré leur efficacité ?
Le dispositif Girardin plus avantageux fiscalement
En effet, pour participer au financement d’entreprises outre-mer, selon la présentation faite dans cet article, les FIP Outre-mer doivent être éligibles à l’article 199 undecies B du Code Général des Impôts dit loi Girardin. Quelle est alors la valeur ajoutée de ce nouveau dispositif ?
En choisissant de souscrire à un FIP Outre-mer, le contribuable réalise un investissement lui permettant de bénéficier d’un avantage fiscal représentant 38 % de son apport financier, avec l’espoir de récupérer sa mise augmentée d’une hypothétique plus-value au terme de son investissement. Quant au dispositif Girardin, qui a un but exclusivement fiscal, il réalisera une subvention lui permettant de bénéficier d’un avantage fiscal représentant jusqu’à 133 % de son apport financier.
Des risques à mesurer avant d’investir
Quand il s’agit d’investir loin de ses bases pour bénéficier d’un avantage fiscal, il est sage de limiter son risque financier au minimum pour un avantage fiscal maximum. Aussi, le FIP Outre-mer me semble particulièrement risqué par rapport au dispositif Girardin qui, lui, a fait ses preuves depuis plus de 30 ans.
Il faut bien analyser le risque avant de s’y lancer. Ce nouvel outil de financement des entreprises ultramarines sous forme de placement financier à destination des contribuables pourra intéresser la clientèle des réseaux bancaires et autres réseaux financiers. Mais, compte tenu des frais de mise en place et de gestion de ce type de produit, il va falloir attendre quelques années pour connaître quelles seront les sommes effectivement remboursées aux épargnants qui se seront laissés séduire.
Mais, ce qui est essentiel, c’est que les FIP Outre-mer, comme le dispositif Girardin, bénéficieront aux mêmes entreprises ultramarines, pour financer leurs besoins en investissement et assurer par conséquent le développement de ces territoires.