Les cinq attributs de la marchandise

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Par Dominique Michaut Modifié le 3 mai 2018 à 13h07
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@shutter - © Economie Matin

Une génération convaincue qu’elle doit enseigner aux suivantes comment ne plus se laisser submerger par l’économie y parviendra mieux en transmettant que les marchandises sont des services et des biens qui ont cinq attributs, avec les exclusions les plus notoires que cela entraîne.

L’un de ces cinq attributs va tellement de soi qu’on peut être enclin à le passer sous silence. Un service ou un bien devient une marchandise à partir de sa mise en vente puis cesse d’en être une lorsqu’il a trouvé un acheteur. Pour la marchandise primaire, la vente se conclut avec l’embauche, laquelle est le moment où commence un échange marchand qui dure jusqu’à la fin du contrat de travail. Pour les placements et les locations, la vente se conclut par l’engagement d’une mise à disposition, moment auquel commence un échange marchand qui dure jusqu’à la liquidation du placement ou la fin du bail. Dans tous les cas, une marchandise est une fourniture qui a été mise en vente et qui n'a pas encore trouvé preneur.

La pratique intensive des échanges marchands a des effets positifs, dont celui d’alimenter un abondant flux de transferts de pouvoir d’achat. Mais pour en arriver à ce que ces échanges deviennent circonscrits aux marchandisations et financiarisations les moins dispensatrices de dommages, il faut qu’en science et en politique économiques puis dans la mentalité collective les exclusions les plus notoires de l’ensemble des marchandises soient prises en considération.

Aucune ressource humaine n’est une marchandise. C’est pour trois raisons : la dépense d’énergie humaine n’est pas une marchandise ; le savoir n’est pas une marchandise ; les ressources humaines sont des ressources naturelles dont aucune n’est une marchandise. Il n’y en a pas moins des contrats de travail à cogérer, avec ce que cela comporte de contournement ou d’acceptation de la régie des écarts de salaire par la subjectivité collective.

Le plus souvent par monnaie interposée et en plus ou moins grande partie au moyen de crédits avec ce que cela peut engendrer de bulles qui finissent par éclater en perturbant la marche des affaires, finalement les marchandises sont échangées contre d’autres marchandises.

Rappel : consommer n’est pas en soi un acte économique.

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Dominique Michaut a été directeur des études du Centre consulaire de formation de Metz puis conseiller de gestion, principalement auprès d’entreprises. Depuis 2014, il administre le site L’économie demain, dédié à la publication d’un précis d’économie objective (préface de Jacques Bichot).