La France va t-elle tenir son engagement de livrer le premier bâtiment de guerre Mistral à la Russie ? Malgré les atermoiements de l'exécutif sur ce dossier diplomatiquement explosif, il semble bien que oui — c'est du moins ce qu'annonce ce soir certains médias russes.
Un bâtiment qui coûte cher
Ce bâtiment maritime, dont le contrat a été signé en 2011, prévoyait une livraison le 1er novembre, avec 30 jours de battement n'entraînant aucune pénalité. D'après plusieurs médias russes annoncent que le Mistral Vladivostok pourrait partir pour le port russe de Kronstadt entre les 27 et 28 novembre… exactement comme prévu.
Cette livraison du porte-hélicoptères succèderait à l'arrivée il y a quelques mois d'un navire de formation, le Smolny, parti de Saint Nazaire avec à son bord des marins russes entraîné pour la manœuvre du navire.
Moscou met la pression
Moscou joue ici sur du velours. Le Kremlin entend bien que la France respecte ses engagements internationaux, même si à Paris, on rechigne à livrer un navire de guerre alors qu'en Ukraine, la Russie continue de semer le trouble… Les dirigeants russes ont d'ailleurs nommé un des vice-amiraux de sa flotte comme responsable de la traversée du bâtiment entre son port de départ français et son port d'attache, à Saint-Pétersbourg. Preuve qu'à Moscou, on attend de pied ferme le Mistral…
Enfin, et histoire de mettre encore plus de pression sur les épaules de Paris, l'ambassadeur de la Russie à l'Otan a évoqué une possible procédure judiciaire si la France ne livrait pas la marchandise. Alexandre Grouchko prévient ainsi de conséquences politiques « graves ». « Il s’agit d’investissements importants engagés dans ce projet », martèle t-il, avant de préciser que la réputation de la France était en jeu.