OPINION
Le mouvement des gilets jaunes est un mouvement de colère justifié. Nous nous y associons évidemment.
La particularité de ces événements, c’est la prise de conscience générale. Ce matraquage fiscal, Contribuables Associés le dénonce depuis des années tant auprès des Français que des élites à la tête du système. Pour ne parler que du dernier quinquennat, n’oublions pas que François Hollande a augmenté les prélèvements obligatoires sur les ménages de 50 milliards d'euros. La taxe sur l’essence, c’est la goutte de gasoil qui fait déborder le vase.
Mais au-delà du « coup de colère, il faut proposer maintenant ! Au-delà de l’annulation des augmentations de taxe sur l’essence, il faut réduire la pression fiscale qui est non seulement écrasante, mais aussi injuste. Je pense notamment à l’augmentation de la CSG pour les retraités, la concentration de la taxe d’habitation sur les 20% malheureux non exonérés, l’impôt sur le revenu progressif pour les 42% des foyers encore assujettis, la fiscalité sur l’automobile qui touche tout le monde, j’en passe et des meilleurs.
Mais les impôts et la dette publique (plus de 34 000 euros par Français qui seront les impôts de demain) sont la conséquence directe du niveau des dépenses publiques. Or, de cela, je n’en entends guère parler en ce moment. Et sur ce terrain, la responsabilité d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe est lourde : ils continuent d’augmenter les dépenses publiques (plus de 25 milliards d’euros en 2019, plus de 20 milliards d’euros en 2020) et de charger encore plus la barque des contribuables.
« Chacun prend conscience maintenant qu’en passant à la pompe, ce sont les dépenses publiques de l’Etat que nous payons principalement et non de l’essence ! »
Le mouvement des gilets jaunes, plus que justifié, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Ne nous arrêtons pas au milieu du chemin, allons jusqu’au bout. Mettons les politiques devant la réalité et devant leurs contradictions.
Demander la baisse d’une taxe, sans demander la baisse des dépenses publiques en contrepartie revient à se voir taxer par ailleurs ou encore faire appel à la dette.
Il est temps maintenant de remettre les choses à leur place. Traiter les conséquences sans s’attaquer aux racines du mal, cela défoule mais cela ne suffit pas !
Pour faire baisser les taxes et impôts, il faut traquer chaque gaspillage et faire baisser les dépenses publiques. La France est championne du monde (de l’OCDE) dans ce domaine cette année.
Avant l’écologie, de petites et grandes réformes devraient être menées par le chef de l’Etat : à commencer par revoir la place de l’Etat dans nos vies, qui veut TOUT décider à notre place, du matin au soir y compris et surtout ce qui ne le regarde pas. C'est cette omnipotence qui se traduit par des dépenses publiques excessives, et par les impôts et taxes qui en découlent.
Où se niche-t-elle cette toute-puissance de l'Etat, si coûteuse ? Dans les administrations aux effectifs pléthoriques qui appliquent une réglementation kafkaïenne, dans un millefeuille territorial hors de contrôle ou s’additionnent les doublons voir les triplons de compétences, dans les gaspillages d’argent public dont les coupables ne sont jamais reconnus responsables, dans des dépenses sociales qui sont financées par ceux-là mêmes qui n’en voient pas la couleur et que l’on culpabilise à longueur de journée, dans une politique de la ville désastreuse qui engloutit des milliards d’euros depuis des décennies…
Réduire les dépenses publiques doit être le chantier prioritaire du quinquennat Macron. Avant de sauver la terre, Emmanuel Macron doit respecter les Français en leur rendant leurs libertés, et d’abord celle de pouvoir vivre dignement.