La prochaine élection présidentielle au Bénin aura lieu le 11 avril 2021. Le dépôt des dossiers de candidatures doit se faire entre le 1er et le 4 février 2021.
L’actuel président de la République, Patrice Talon, compte se représenter, même s’il n’a pas encore fait d’annonce officielle. Depuis la mi-novembre 2020, il a entamé une tournée dans le pays, souhaitant se rendre au total dans 77 villes.
Une opposition affaiblie
L’opposition – principalement Les Démocrates et les Forces Cauris pour un Bénin émergent – sera fortement handicapée lors du prochain scrutin.
En effet, depuis 2019, les parrainages par des députés et des élus locaux sont obligatoires et le camp présidentiel détient plus de 95% des élus autorisés à donner les parrainages.
Ceci a été contesté par trois recours de citoyens et d’opposants demandant à la Cour constitutionnelle de déclarer inapplicable l’exigence des parrainages pour tout candidat à l’élection présidentielle. Néanmoins, le 7 janvier 2021, la Cour constitutionnelle s’est déclarée « incompétente » en statuant sur ces recours.
Les deux candidats censés faire face à Patrice Talon, Sébastien Ajavon[1] et Lionel Zinsou[2], condamnés au Bénin pour des faits qu’ils nient, sont actuellement en exil à l’étranger.
Aussi, l’Union progressiste et le Bloc républicain, les deux partis de la mouvance présidentielle qui se partagent l’intégralité des sièges à l’Assemblée, ont déjà fait savoir qu’ils soutiendraient le président sortant.
Un bilan économique positif
Patrice Talon devrait également bénéficier de son bilan économique : en 2020, le Bénin a intégré la catégorie des pays à revenus intermédiaires. La croissance y a été de 6,4% et le FMI a décerné au pays la mention « très bien » sur son échelle de notation quant à la gestion des finances publiques.
Ces bons résultats sont notamment issus du plan d’action gouvernemental (PAG) instauré par Patrice Talon, dont l’objectif principal est de stimuler le secteur privé. Le plan d’action a consisté en l’instauration d’une cinquantaine de réformes, et notamment : l'accélération de la création d'entreprises (quelques heures), l’accès à l'eau et à l'électricité, la clarification des procédures de permis de construire, la rationalisation de la politique fiscale, la simplification des procédures de commerce transfrontalier, l’accès au crédit et aux marchés publics, la bancarisation, etc.