La France n'aura jamais emprunté à si vil prix. Le taux d'emprunt sur dix ans a en effet chuté sous la barre des 1% : le taux obligataire s'est établi ce jeudi 27 novembre à 0,99%.
Un taux historiquement bas
On peut se réjouir de voir la France pouvoir ainsi emprunter à long terme pour si peu cher. Pour les prêts à court terme, c'est encore mieux puisque ces taux sont même… négatifs : non seulement les investisseurs prêtent au pays, mais encore doivent-ils de l'argent au moment de se faire rembourser… Ça n'est évidemment pas le cas pour les prêts à long terme sur dix ans.
Néanmoins, la tendance est clairement à la baisse et pour l'Hexagone, c'est une bonne nouvelle puisque le pays peut s'endetter pour pas cher. Est-ce du à la bonne santé de l'économie en France ? Évidemment non (ça se saurait). Ces excellentes conditions de financement sont de mise pour toute la zone euro, que ce soit l'Allemagne (0,69%) ou la Belgique (0,94%). Seule la Grèce ne bénéfice pas (encore ?) d'un taux historiquement bas.
La BCE fait chauffer les taux bas
Cette baisse sous le pourcent s'explique d'abord et avant tout par la volonté de la BCE d'agir pour combattre le spectre de la déflation qui menace en Europe. Les derniers chiffres de l'inflation en Allemagne ne peut ainsi que pousser la Banque centrale à agir : la hausse des prix est encore en recul. Elle est passée de 0,7% à 0,5% entre les mois d'octobre et de novembre.
De fait, cette baisse devrait forcer la main à la BCE, non seulement à revoir ses prévisions pour les prochaines années (1,1% d'inflation en 2015, 1,4% en 2016), mais également pour montrer l'argent. Ce d'autant que l'Opep a décidé de soutenir la baisse des prix du pétrole. L'institution de Francfort doit la semaine prochaine arrêter son plan d'action pour combattre la déflation, qui passera sans doute par un programme de rachat de dette publique début 2015. La Fed américaine avait procédé au même dispositif et a ainsi pu faire remonter l'inflation à 2%.