Inutile d'espérer pouvoir acheter un logement dans l'ancien quand on est trentenaire à Paris. C'est devenu mission impossible, ou presque : seule 7% de cette tranche d'âge a désormais les moyens d'acheter dans la capitale. Mais le pouvoir d'achat immobilier des jeunes a chuté drastiquement depuis 1998.
L'immobilier flambe, les jeunes trinquent
C'est l'un des enseignements de l'étude réalisée par l'université Paris-Dauphine et le Crédit foncier. La capacité des ménages pour acquérir un logement dans l'ancien a fortement baissé à cause de l'augmentation vertigineuse des prix de la pierre entre 1998 et 2010. L'étude met en relation la structure familiale d'un ménage (différente selon que l'on soit célibataire ou marié avec plusieurs enfants) avec les enquêtes patrimoine de l'Insee, publiées en 1998, 2004 et 2010.
Cette perte du pouvoir d'achat immobilier ne s'est pas appliquée avec la même force selon les capitales régionales, et avec une hausse de 39%, Paris n'est pas la pire ville : Marseille fait mieux, ou pire selon le point de vue, avec une croissance de 42%. Lille en est à 25%, Lyon à 22%. Globalement, en 2010, seuls 27% des ménages peuvent accéder à la propriété.
Les 40 - 50 ans mieux lotis
« Cette baisse du pouvoir d’achat immobilier s’explique essentiellement par la hausse des prix immobiliers ainsi que l’effet de la crise au cours des dernières années » explique l'étude, selon laquelle la « hausse des prix immobiliers ne s’est pas accompagnée d’une augmentation identique des salaires même si la hausse de la durée des crédits et la baisse des taux d’intérêt ont contribué à accroître la solvabilité des ménages ».
Globalement, on observe que les trentenaires rencontrent les plus grandes difficultés pour acheter un logement. En revanche, les quinquas et les sexagénaires, déjà détenteurs d'un bien immobilier pour la plupart, ont vu leur patrimoine grimper en même temps que la flambée des prix. En 2010 en moyenne, la moitié des 30 - 35 ans ont les moyens d'acquérir un logement. C'est 7% seulement sur Paris.