Les médecins urgentistes ont remporté leur bras de fer contre le gouvernement… en une demie-journée seulement. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a en effet annoncé que le temps de travail allait être réduit.
Marisol Touraine accepte tout
Marisol Touraine n'a pas attendu que le conflit s'envenime pour prendre sa décision. Une matinée de grève a en effet suffit à faire plier le gouvernement, avec une ministre de la Santé qui a annoncé une « issue favorable aux négociations » avec l'Amuf, le syndicat des médecins urgentistes, et la CGT. Au cœur du conflit, les heures de travail : trop nombreuses, mal payées.
L'annonce de la ministre a été diversement appréciée. Du côté de l'Amuf, on souligne que ce n'est pas à elle de dire que la grève est levée, mais que la décision en revenait aux médecins urgentistes. Christophe Prudhomme, le porte-parole de l'Amuf, n'a pas dit autre chose au micro de RMC : « La ministre doit nous annoncer ce qu'elle a décidé à nous et non à la presse. C'est de la politique spectacle et ça commence à suffire ».
Mécontentement chez les hôpitaux
Le mécontentement est aussi palpable du côté des hôpitaux, qui craignent qu'avoir ainsi lâché si rapidement sur les revendications (dont une meilleure rémunération pour les gardes et les astreintes) pouvait pousser les médecins urgentistes à poursuivre leur mouvement afin d'en obtenir plus, ou de hausser encore le ton. Cette technique de négociation éclair avait été étrenné avec les taxis, vent debout contre le service UberPop : à peine battant le pavé, ils ont obtenu ce qu'ils désiraient, à savoir l'interdiction de l'offre d'User.
Il est possible également que les médecins urgentistes aient joué d'opportunisme, avec une grève des médecins de ville prévue pour ce mardi 23 décembre. Le gouvernement ne voulait pas avoir à gérer ces deux problèmes de front.