Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, était au pied du mur depuis plusieurs jours. Il a fini par démissionner de son poste ce mercredi 7 janvier, sur fond de train de vie dispendieux.
La CGT éclaboussée par les scandales de son secrétaire général
« Il y aura un nouveau secrétaire général de la CGT la semaine prochaine », a simplement déclaré l'ex patron du syndicat aux membres de la commission exécutive, le « gouvernement » de la CGT. Il faut remonter loin dans l'histoire pour retrouver un précédent, c'est à dire en 1909 et Victor Griffuelhes. Coïncidence, ce départ forcé est arrivé dans l'indifférence la plus totale, alors que la France avait les yeux braqués sur l'attentat à Charlie Hebdo.
Thierry Lepaon a précipité sa propre chute en tentant une dernière stratégie d'évitement qui est tombée à l'eau : il a en effet voulu s'associer à l'action des huit autres membres du bureau confédéral qui avaient souhaité remettre leur mandat en jeu auprès du comité central national — une manœuvre qui a ressemblé au chant du cygne pour un dirigeant acculé de toutes parts et poussé à abandonner son poste.
Thierry Lepaon décrédibilisé
L'ex secrétaire général traîne de sérieuses casseroles derrière lui : un niveau de salaire jugé trop élevé, des travaux dispendieux dans son bureau et son appartement, une prime de départ incongrue… Bref, il fallait à Thierry Lepaon agir avant que le mal ne soit fait et que l'image de la centrale syndicale soit trop écornée.
Qui va pouvoir remplacer Lepaon ? Difficile à dire pour le moment, la commission exécutive se réunissant lundi pour décider du nouveau fonctionnement à la tête du syndicat. Une direction collégiale, avec à sa tête une autorité morale (on évoque l'ancien secrétaire Bernard Thibault), circule beaucoup.