Une nouvelle restructuration de la dette grecque n'est plus un tabou en Europe. Mais il est très probable qu'une fois de plus, ce soit les États qui mettent la main à la poche…
Une ouverture vers la Grèce
Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, s'est montré plus ouvert qu'Angela Merkel. Alors que la chancelière allemande a brisé le tabou sur la sortie de la Grèce de l'Euro, le gouverneur a lui fait savoir dans une interview à Handelsblatt qu'il n'était pas fermé à une nouvelle restructuration de la dette grecque.
Ce geste d'ouverture a été posé alors que le parti de gauche Syriza est bien placé pour remporter les prochaines élections législatives au pays, et qui a fait de la restructuration de la dette grecque son leitmotiv. Cette renégociation permettrait au pays de retrouver des marges de manœuvre, même si les créanciers de la Grèce ont déjà fait preuve d'une grande souplesse.
Des conditions déjà très avantageuses
Rappelons que la Grèce a bénéficié de plusieurs tranches de prêt provenant du FMI (35,4 milliards d'euros), de la BCE (27 milliards), des pays via des accords bilatéraux (52,9 milliards) et du du FESF, le Fonds de solidarité européen (141,8 milliards). De fait, la majorité des prêts provient d'organismes publics, les banques et institutions privées s'étant départies depuis longtemps de leur dette grecque.
La plupart des prêteurs ont accepté de donner à la Grèce des conditions de remboursement très avantageux : allongement de la durée des maturités, moratoire de 10 ans sur les intérêts (pour le FESF), des taux de remboursement plus faibles… La BCE n'a pas l'intention de renégocier quoi que ce soit sur sa créance, comme a pu l'expliquer Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale, en raison des traités.
Il reviendront donc aux pays prêteurs, au FESF et au FMI de faire des efforts supplémentaires, s'ils le souhaitent. Mais le veulent-ils réellement ?