La mise en place par les autorités sanitaires des mesures barrières et du confinement visait à protéger la population tout en ralentissant la propagation du coronavirus chinois. Mais après deux mois de confinement, à l’heure du bilan, nombre d’entreprises peinent à relancer leur activité. Entre la nécessaire relance économique et l’urgence de lutter contre la pandémie quels peuvent être les coûts économiques du déconfinement pour les entreprises françaises ? Décryptage.
Lutte contre la pandémie, une nécessité absolue
Pendant la période de confinement, l’impression 3D en ligne a énormément été sollicitée. Elle le sera davantage en situation de déconfinement. Il faut dire que la fabrication des premiers masques de protection a été possible grâce à elle. Au départ, les masques n’étaient utilisés que par le personnel soignant. Plus tard, il a fallu les adapter aux autres catégories professionnelles puis à l’ensemble de la communauté.
De façon globale, l’impression 3D a joué un rôle non négligeable dans la fabrication du matériel médical permettant de lutter contre le Covid-19. Une des méthodes les plus efficaces pour le dépistage du Covid-19 est le recours aux automates de dépistage. Chacun de ces appareils permet de dépister 120 à 150 personnes par jour. L’usage de ces équipements a ainsi permis d’accroître la capacité de dépistage du pays tout entier, allant jusqu’à 10 000 tests de dépistage par jour.
Les automates de dépistage sont un atout majeur dans la lutte contre le Covid-19. Or, le fonctionnement de ces automates implique l’utilisation d’éprouvettes d’un genre très particulier. Il convient de préciser que l’approvisionnement en ces matériels a été rendu compliqué par la crise sanitaire.
La principale fonction des dites éprouvettes est la conservation des prélèvements nasaux réalisés à partir d’écouvillons. Tous ces accessoires sont indispensables au fonctionnement des automates. Certains d’entre eux sont imprimés par Formlabs. Comme on le voit, la fourniture en temps et en heure de ces accessoires ne pouvait se faire que grâce à la fabrication additive. C’est pour répondre à la forte demande en imprimantes 3D que le groupe Cerballiance, qui gère 600 laboratoires d’analyse en France, a sollicité Volumic 3D. Cette entreprise est spécialisée en fourniture de solutions d’impression 3D.
Les effets du confinement et le plan d’aide
Lorsque le confinement a été décidé en France, 6500 cas et 148 décès avaient déjà été enregistrés. Autrement dit, le virus avait déjà commencé sa croisade meurtrière.
Les activités agricoles et agroalimentaires ont été moins touchées que les autres industries. Des domaines comme le transport ont bénéficié d’un plan de relance économique décidé par l’État. Pour l’automobile, pas moins de 8 milliards d’euros ont été prévus. De son côté, le tourisme, qui était en arrêt total, a bénéficié de 3 milliards d’euros de subvention. Ladite somme sera utilisée pour la transformation et la relance de ce secteur.
Une garantie de 300 milliards sur les prêts bancaires a par ailleurs été accordée aux entreprises par le président français Emmanuel Macron. Ce système d’avaliste a pour but d’éviter des faillites d’entreprises dues à la crise économique provoquée par le coronavirus. « Pour les plus petites d’entre elles, et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales », a ajouté le président. Une autre catégorie d’entreprises a bénéficié d’une exonération des cotisations sociales et d’une suspension de certaines factures de loyer, d’eau et électricité.
Coûts du déconfinement et solutions pour la relance
Le déconfinement est effectif en France depuis le 11 mai. Après huit semaines d’arrêt d’activités, certaines entreprises n’ont pu survivre que grâce au chômage partiel et au télétravail. Selon l’Observatoire français des Conjonctures Économiques (OFCE), les pertes enregistrées par les entreprises au plan économique s’élèvent à environ 120 milliards d’euros.
Dans le même temps, le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé d’environ 36 %. En ce qui concerne la consommation des ménages, la branche construction et rénovation a connu une chute de près de 90 %. S’il est clair qu’une hausse du prix des fruits et légumes est à craindre pour les prochaines semaines, celle-ci serait en partie due à une augmentation d’environ 30 % sur le prix du transport des marchandises.
Malgré le soutien promis par l’État aux entreprises, elles doivent mettre en place toutes les stratégies marketing pour vendre plus. Retenir le client, le fidéliser, mais ne pas perdre son entreprise telle est la trilogie méthodique porteuse d’espoir en cette période de déconfinement. À la longue, seuls les plus robustes sortiront vainqueurs. Les entreprises, qui ne pourront pas se réinventer, seront obligées de vendre, de fusionner, ou simplement de fermer leurs portes à cause de la dette colossale qu’elles auront accumulée.
Déconfiner pour relancer l’économie
L’une des mesures prises par l’État était de soutenir certaines unités de production. Mais cela n’a fait qu’augmenter l’endettement intérieur, sans pour autant générer de nouveaux revenus. Certains spécialistes des questions économiques penchent pour une hausse d’impôts pour relancer la croissance. Pourtant, les ménages sont de plus en plus prudents et la tendance est de prévoir l’avenir en faisant des économies. Par conséquent, il faut craindre une augmentation du volume des épargnes et une baisse de la consommation.
En se référant au circuit économique, il est clair que, pour relancer la consommation, l’État peut procéder à une augmentation du SMIC. Vu la frilosité qui s’est emparée des consommateurs avec la crise sanitaire, il faut les amener à dépenser prudemment. La solution consiste à rendre accessibles au plus grand nombre certains biens de consommation. Une telle mesure peut permettre le rééquilibrage du budget de l’État.
Selon le paradigme d’Abraham Maslow, il faut augmenter la consommation. Avec le temps, la confiance retrouvée, les populations pourront évoluer, au fur et à mesure, sur l’échelle de la pyramide afin d’accéder à d’autres types de biens. Mais la vitesse de cette évolution dépendra des conditions environnementales et sanitaires. L’État doit donc rassurer en augmentant ses investissements, même si sa dette intérieure augmente. Au moins, cela permettra de stimuler la consommation jusqu’à un certain niveau.